Tout en repoussant vigoureusement les accusations selon lesquelles il chercherait à affaiblir le système judiciaire, Sonko a aussi réfuté les allégations de viol portées à son encontre. Il avait affirmé le mois dernier que sa vie était en danger, prétendant détenir des preuves d'une tentative d'assassinat prévue le 16 mars dernier, jour où il devait se présenter devant le tribunal.

Le 30 mars, un autre tribunal a infligé à Sonko une peine de prison avec sursis de deux mois pour diffamation envers un ministre. Le leader de l'opposition, qui s'était classé troisième lors de l'élection présidentielle de 2019, ainsi que ses partisans, soutiennent que le gouvernement manipule le système judiciaire dans le but de le neutraliser politiquement et de dégager la voie pour le Président Macky Sall.

Ils accusent le gouvernement d'utiliser la justice pour entraver sa candidature à la prochaine présidentielle. En retour, le parti au pouvoir reproche à Sonko de chercher à paralyser le pays et d'utiliser la mobilisation populaire pour se soustraire à la justice.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont manifesté leur inquiétude face à cette situation tendue.

Elles dénoncent les restrictions aux libertés de rassemblement et d'expression et ont exhorté le Président Sall à renoncer à briguer un troisième mandat, alors que celui-ci n'a pas clairement indiqué s'il se présenterait lors de l'échéance de 2024.

Jean Jill Mazuru



Source : https://fr.igihe.com/Senegal-Entre-appel-a-la-desobeissance-et-rejet-du-dialogue-Ousmane-Sonko-defie.html