Le Rwanda, représenté par son Premier Ministre, M. Edouard Ngirente, partage cette préoccupation.
L'établissement panafricain estime à 2.700 milliards de dollars le besoin du continent d'ici 2030 pour gérer l'impact du changement climatique.
M. Adesina rappelle ainsi aux pays développés leur promesse de financement annuel de 100 milliards de dollars pour l'Afrique. La BAD met l'accent sur le rôle crucial des médias dans la sensibilisation sur l'urgence du financement climatique. Les Assemblées annuelles explorent des voies pratiques pour mobiliser les fonds du secteur privé pour le climat et la croissance verte.
Le continent subit déjà les effets dévastateurs du changement climatique, comme illustré par les récentes inondations et glissements de terrains courant mai, ou par le Sahel où la sécheresse et l'insécurité alimentaire s'intensifient, tandis qu'à l'est, au sud et dans la Corne de l'Afrique, sécheresses et inondations provoquent des pertes massives.
Pionnière des efforts d'adaptation au climat, la BAD a consacré 63% de son financement climatique à ce dessein, un record parmi les banques multilatérales de développement. Ses investissements visent à soutenir des millions d'agriculteurs avec des semences résistantes au climat. Elle a également lancé des initiatives ambitieuses, comme "Desert to Power", visant à développer 10 000 mégawatts d'énergie solaire au Sahel.
Si l'Afrique disposait des fonds nécessaires, des transformations significatives seraient possibles, souligne le président de la BAD. Le potentiel naturel de l'Afrique, estimé à 6.200 milliards de dollars, pourrait stimuler une croissance économique plus rapide et une génération de richesse si correctement exploité.
Des programmes phares comme "Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine" (TAAT), fournissant des semences résistantes à la chaleur, visent à accroître l'autosuffisance alimentaire. Les dirigeants de la BAD discutent de la possibilité d'utiliser des instruments du marché des capitaux, comme les obligations vertes, pour soutenir les investissements liés au climat."
Alors que le rapport annuel sur les Perspectives économiques en Afrique sera dévoilé le mercredi 24 mai 2023, le temps presse pour que les promesses se transforment en actions concrètes.
Dans cette lutte contre l'horloge climatique, l'Afrique attend des engagements fermes et un soutien financier solide pour tourner la page du vert de l'espoir vers celui de la réalité.
Jean Jill Mazuru
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