Selon le président de la Ceni, Dénis Kadima, le processus de dépôt des candidatures nationales se déroulera du lundi 26 juin jusqu'au 15 juillet 2023.

Avec 171 bureaux de réception et de traitement des candidatures ouverts de 8h à 16h30 à travers le pays, la démarche promet une forte mobilisation, bien qu'elle exclue les territoires de Masisi et Rutshuru, soumis à l'emprise des rebelles du M23.

Dans une velléité de promotion du genre, le président de la CENI encourage vivement l'inclusion de 50% de femmes sur les listes électorales. Une exhortation audacieuse face à un champ politique traditionnellement dominé par les hommes.

Pas moins de 910 partis politiques, officiellement enregistrés, sont conviés à participer à cette joute électorale. Le nombre impressionnant de partis en lice atteste de l'effervescence démocratique en cours dans ce pays de plus de 70 millions d'habitants.

Toutefois, le processus est loin d'être sans heurts. L'audit du fichier électoral a révélé une réduction de 47 à 43 millions d'électeurs, déclenchant un tollé parmi l'opposition qui redoute une fraude à grande échelle.

Dans ce contexte de tension, la CENI a dû reporter le recensement des électeurs dans le territoire de Kwamouth, ravagé par des violences entre les milices Teke et Yaka.

Faisant écho à la réalité préoccupante du terrain, Dénis Kadima a admis l'existence de " risques sécuritaire et financier persistants ".

L'opposant Martin Fayulu, arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, s'est retiré du processus, réclamant un audit et une reconstitution des listes électorales.

Face à ce tourbillon d'incertitudes, l'église catholique dans le pays, représentée par la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), a lancé un appel à la vigilance.

Dans une déclaration rendue publique vendredi 23 juin 2023, elle affirme que le processus est " mal engagé " et appelle à la transparence.

" Ayant été abusés aux élections de 2018, nous devons en tirer des enseignements et nous comporter de façon conséquente... ", soulignent-ils.

Les mois à venir seront cruciaux pour la RDC, avec le président en exercice, Félix Tshisekedi, et d'autres opposants de renom tels que Moïse Katumbi et l'ancien Premier ministre Matata Mponyo, déjà en lice pour la course présidentielle.

Dans ce contexte tumultueux, la crédibilité du processus électoral et l'engagement envers la démocratie seront mis à rude épreuve.

Législative en RDC, un défi démocratique face à des turbulences profondes

Franck_Espoir Ndizeye



Source : https://fr.igihe.com/Legislative-en-RDC-un-defi-democratique-face-a-des-turbulences-profondes.html