Alors que la décision finale a été prise de cantonner les combattants du M23 à la base militaire de Rumangabo, plutôt que dans les montagnes de Sabyinyo comme initialement prévu, certains participants ont exprimé leur réserve quant à l'efficacité du processus sans le M23.

Le Premier ministre rwandais, Dr Edouard Ngirente, a fait valoir l'idée d'une collaboration avec la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), ainsi qu'avec le M23 et d'autres partenaires, soulignant que l'inclusion du groupe rebelle dans le processus décisionnel faciliterait le désarmement.

Il a également suggéré que la force régionale devrait veiller à ce que d'autres groupes armés congolais n'occupent pas les zones cédées par le M23 et que les groupes armés étrangers soient désarmés et renvoyés dans leurs pays d'origine sans délai.

Cependant, le communiqué final reste ambigu sur la composition de l'équipe chargée d'inspecter la base militaire de Rumangabo, ce qui a suscité des préoccupations les concernés.

Le Premier ministre Ngirente a fait valoir que le M23 devrait être impliqué dans l'évaluation du lieu où il serait transféré. Ce qui parait logique.

Il a insisté sur le fait que la participation du M23 ne devrait pas être un obstacle et qu'il était nécessaire d'inclure toutes les parties concernées, y compris le M23, dans l'équipe d'inspection.

Certains participants ont soutenu cette position, soulignant que le M23 devrait être considéré comme une partie prenante et que son exclusion pourrait compromettre les chances de paix.

Le vice-président tanzanien, Dr Philip Mpango, a affirmé que l'inclusion du M23 ne devrait pas poser de problème, que toutes les parties concernées devraient être présentes lors de la visite d'inspection. Il a été rejoint dans cette position par le représentant du Sud Soudan.

Ils ont souligné l'importance de la confiance et de la transparence dans le processus. Cependant, d'autres participants ont adopté une position plus neutre. Le président kényan, William Ruto, a déclaré que la question principale était de s'assurer que Rumangabo disposait des infrastructures nécessaires pour accueillir le M23 dans le cadre du plan de désarmement.

Il a indiqué que le médiateur informe le M23 des raisons de son transfert à Rumangabo, et que l'inspection serait effectuée par une équipe plus large comprenant l'armée régionale, la MONUSCO et d'autres partenaires.

Il est important de noter que cette version équilibrée des débats met en évidence les différents points de vue exprimés lors du sommet. Certains participants insistent sur l'inclusion du M23 dans le processus, arguant que son exclusion serait une faute politique aux conséquences graves pour les chances de paix.

D'autres adoptent une position plus nuancée, en soulignant la nécessité d'infrastructures adéquates et d'une inspection transparente. La décision finale revient au médiateur et il est essentiel de maintenir un dialogue ouvert pour parvenir à un consensus et promouvoir la paix dans la région.

Pour sa part, le Président du M23, Bertrand Bisimwa, au nom de son mouvement a réagi son compte twitter en des termes : " Et pour ce faire, tant qu'il ne se tiendra pas le dialogue politique entre le M23 et le gouvernement de Kinshasa pour convenir sur les voies et moyens d'éteindre définitivement les causes des conflits, le M23 n'est pas concernée par le cantonnement, désarmement et démobilisation "
Une déclaration lourde de sens dans cette RDC qui ne cesse de surprendre le monde.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/L-absence-d-inclusion-du-M23-dans-le-processus-compromet-les-chances-de-la-paix.html