L'allégation de l'arrangement entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange s'est transformée en une nébuleuse controversée, empoisonnant le mandat de l'actuel président et suscitant des doutes persistants quant à sa légitimité.

En cette période de tension préélectorale, cette question refait surface, avec une intensité exacerbée par les révélations fracassantes de Jean Mbuyu Luyongola, ancien conseiller spécial de Joseph Kabila.

Ce dernier, acteur de l'opération qui a propulsé Tshisekedi au pouvoir, a décidé de briser le silence et d'exposer ce qu'il qualifie de vérité au grand jour. Il révèle que Tshisekedi n'était pas le premier choix mais un pis aller.

" Je suis allé négocier avec Fayulu, il a dit niet, moi je passe au pouvoir, je vous envoie en prison " dit-il. C'est alors qu'ils se rabattent sur Tshisekedi qui paraît plus docile.

Une seconde révélation peu connue du grand public est la catégorisation des députés. En RDC, " il y a trois catégories des députés, ceux qui touchent 7000, ceux qui touchent 11000 et ceux qui touchent 21000 dollars américains " ajoute l'ancien conseiller spécial de Kabila.

Ces allégations, bien qu'elles ne soient pas nouvelles, proviennent d'une source crédible, un acteur de premier plan. Qui réveille des vives tensions politiques et réitère des doutes déjà profondément ancrés dans la conscience collective. Il appuie là où ça fait mal, ajoutant une couche supplémentaire de suspicion sur le terrain déjà fertile en méfiance.

L'accession de Félix Tshisekedi au pouvoir a beaucoup fait gloser. Le premier à l'avoir révélé publiquement sur une chaîne de télévision, Barnabe Wimania Milingano en novembre 2020, a fait l'objet de poursuite judiciaire pour " offense au Chef de l'Etat ".

Il n'est pas toujours bon d'être le premier à parler. On se souvient du sort de Galilée lorsqu'il fut la découverte et annonça que " la terre tourne autour du soleil ".

Cet accès au pouvoir à travers un arrangement plutôt que " la vérité des urnes " à soulever une polémique qui persiste en RDC.

L'arrivée de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême en janvier 2019 a été marquée par des accusations de fraude électorale et des allégations d'un accord secret avec l'ancien président Joseph Kabila Kabange.

Lesquelles accusations remettent en question la légitimité du mandat. Ceci ne manqua pas de susciter des tensions sociales et une instabilité politique et même de la violence car Tshisekedi n'a pas respecté le deal.

Les révélations fracassantes de l'ancien conseiller spécial de Kabila ont apporté un éclairage cru sur les enjeux qui se posent en RDC. Elles soulignent l'importance du dialogue, de la vérité et de la réconciliation pour cicatriser les plaies du passé et avancer vers un avenir plus apaisé.

C'est en confrontant les ombres du passé que l'on peut espérer construire un avenir pour tous. La vérité, aussi dure soit-elle, est le socle sur lequel se construit la confiance des citoyens. Et c'est cette confiance qui, en définitive, est le véritable rempart contre l'instabilité et l'incertitude.

Les tensions et les conflits non résolus continuent de diviser la société congolaise, rendant la paix et la stabilité encore plus difficile à atteindre.

Félix Tshisekedi et son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Le-compromis-a-l-Africaine-refait-surface-en-RDC.html