Le ministre de la Sécurité intérieure du Malawi, Kenneth Zikhale Ng'oma, a déclaré lors d'une conférence de presse le lundi 5 juin que les responsables ayant délivré ce passeport seront poursuivis en justice s'ils sont identifiés, malgré le fait que cet événement se soit produit il y a plusieurs années.

"Nous suivons cette affaire de près. Toute personne ayant délivré ce passeport sera retrouvée et traduite en justice. Nous réparons le système défaillant et nous réussirons", a déclaré M. Ng'oma.

Depuis 1998, Kayishema, récemment arrêté en Afrique du Sud, a réussi à échapper aux autorités judiciaires qui le recherchaient pour des crimes présumés commis lors du génocide contre les tutsi en 1994. Sa capacité à se dissimuler a été facilitée par ses changements d'identité dans divers pays d'Afrique du Sud, jusqu'à son arrestation en mai de cette année.

Parmi les documents qui lui ont permis de se cacher toutes ces années, il y avait un faux passeport malawite délivré en 2007, au nom de Positani Chikuse. Ce passeport lui a permis de se rendre à plusieurs reprises dans des pays tels que le Mozambique, l'Eswatini et l'Afrique du Sud.

Par ailleurs, le ministre Ng'oma a révélé que le gouvernement rwandais avait émis des mandats d'arrêt à l'encontre de 55 personnes soupçonnées d'avoir orchestré le génocide contre les Tutsis en 1994, tant au Rwanda que dans d'autres régions, et qu'une chasse à l'homme était en cours sur la base des noms fournis.

"Il s'agit de Rwandais, mais ils ont peut-être changé d'identité, car ils figurent parmi les fugitifs les plus recherchés au monde. Nous sommes en contact avec le Burundi pour retrouver ces suspects qui auraient tué plus de 2 000 personnes", a déclaré M. Ng'oma.

Il a également révélé que le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait envoyé une lettre au gouvernement malawite pour demander l'extradition de plus de 500 personnes soupçonnées d'être impliquées dans le génocide contre les Tutsis en 1994.

Kayishema a été arrêté le 25 mai par le Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux résiduels (IRMCT). Il est accusé de complicité de génocide, d'entente en vue de commettre le génocide et de crimes contre l'humanité pour des meurtres et d'autres crimes commis dans la commune de Kivumu, préfecture de Kibuye, pendant le génocide perpétré contre les tutsi en 1994 au Rwanda.

Le 15 avril 1994, à l'église de Nyange, dans la commune de Kivumu, Kayishema et d'autres co-accusés ont massacré plus de 2 000 réfugiés, dont des hommes, des femmes, des personnes âgées et de jeunes enfants.

Le Malawi enquête sur l'attribution du passeport du suspect de génocide Kayishema

Henriette Akimana



Source : https://fr.igihe.com/Le-Malawi-enquete-sur-l-attribution-du-passeport-du-suspect-de-genocide.html