Dans une interview accordée à la BBC, Robert Jenrick a affirmé qu'il n'y avait pas d'autre solution pour gérer le flux d'immigrants entrant illégalement au Royaume-Uni et résoudre le problème des passeurs profitant du trafic illégal.
Le gouvernement britannique prévoit de soumettre cette semaine un projet de loi réglementant l'immigration au Sénat, afin de donner au pays le pouvoir d'expulser les migrants entrés illégalement ou de les envoyer dans un pays tiers ayant conclu un accord avec le Royaume-Uni.
Le Rwanda est le premier pays à avoir signé un accord de ce type avec le Royaume-Uni, visant à accueillir les migrants illégaux, à les prendre en charge pendant leur séjour et de les aider à commencer une nouvelle vie, tout en offrant l'asile à ceux qui le souhaitent.
Le Royaume-Uni affirme que cette mesure permettra de réduire les coûts de prise en charge des migrants en attendant une décision sur leur demande d'asile, tout en luttant contre le trafic illégal de migrants provenant de différentes régions du monde vers le pays.
Robert Jenrick a souligné que l'Australie avait également utilisé une approche similaire qui s'était avérée efficace. En 2001, face à l'afflux massif d'immigrants, l'Australie avait conclu des accords avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l'île de Nauru pour héberger les centres destinés aux migrants entrés illégalement.
Bien que cette mesure ait été critiquée par des groupes internationaux de défense des droits de l'homme, elle a permis à l'Australie de réduire le nombre d'immigrants illégaux.
Jenrick a déclaré : "Il faut être honnête, les demandeurs d'asile posent de nombreux problèmes. Donc, il est nécessaire de changer notre approche pour résoudre cette situation."
Le ministre a également annoncé que la nouvelle loi sur l'immigration prévoit des solutions différentes de celles mises en place précédemment.
Il est prévu que le Royaume-Uni souhaite inclure dans cette nouvelle législation des dispositions lui permettant de renvoyer les migrants vers d'autres pays, même si des tribunaux tels que la Cour européenne des droits de l'homme s'y opposent.
En effet, l'année dernière, le tribunal avait stoppé in extremis l'envoi des premiers migrants au Rwanda, avant que les tribunaux nationaux ne statuent sur des accusations encore en cours d'examen.
Le ministre Jenrick a également indiqué qu'il avait discuté avec ses homologues européens, qui soutiennent la décision prise par le Royaume-Uni d'expulser les migrants vers leur pays d'origine ou d'autres pays tiers. " Tous les pays européens sont confrontés au problème de l'immigration ", a-t-il déclaré.
L'année dernière, 45 728 migrants sont entrés au Royaume-Uni par la Manche, où ils sont transportés par des passeurs à bord de petites embarcations.
Le Royaume-Uni affirme avoir des difficultés à prendre en charge ces migrants pendant l'examen de leurs demandes d'asile, sans disposer pour autant de financements gouvernementaux adéquats.
Henriette Akimana
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