L'analyse des données satellitaires, menée par l'Institut des ressources mondiales (World Resources Institute, WRI), établit une fréquence alarmante : un terrain de football d'arbres tropicaux disparaît toutes les cinq secondes.

La destruction en 2022 est supérieure de 10% à celle de l'année précédente, atteignant plus de 4,1 millions d'hectares de forêts primaires tropicales. Ces forêts, essentielles à la biodiversité et à la séquestration du carbone, sont principalement détruites pour l'agriculture et l'élevage.

La palme du destructeur revient au Brésil, avec 43% des pertes mondiales, suivi de la République démocratique du Congo (13%) et de la Bolivie (9%). La déforestation au Brésil a atteint des sommets sous la présidence de Jair Bolsonaro, malgré les engagements de la COP26 à Glasgow.
L'impact sur le climat est considérable.

Les forêts primaires tropicales détruites en 2022 ont libéré 2,7 milliards de tonnes de CO2, soit l'équivalent des émissions annuelles de l'Inde. Mikaela Weisse, directrice du GFW, résume la situation :

"Nous sommes en train de perdre l'un de nos outils les plus efficaces pour combattre le changement climatique, protéger la biodiversité et soutenir la santé et les moyens de subsistance de millions de personnes."

Près de 1,6 milliard de personnes, dont une grande partie appartenant à des populations autochtones, dépendent directement des ressources forestières pour vivre. Frances Seymour, experte du WRI, prévient :

"Stopper et inverser la disparition des forêts est l'une des manières d'atténuer (la situation) les plus rentables dont nous disposons aujourd'hui".

Malgré ce sombre tableau, quelques lueurs d'espoir persistent. En Indonésie, la déforestation a ralenti pour la cinquième année consécutive.

Une lueur d'espoir dans ce paysage terni, nous rappelant qu'avec une volonté politique et une action concertée, le déclin des forêts n'est pas une fatalité.

Jean Jill Mazuru



Source : https://fr.igihe.com/Les-poumons-verts-de-la-Terre-etouffent.html