Dans un tweet devenu viral on voit des énergumènes enragés lancer des pierres contre son véhicule, exposant ainsi l'activiste à la vindicte populaire. On entend ensuite Kalengayi dire en lingala aux occupants de sa voiture de remonter et fermer les vitres des portières en ces mots : " Matisa ba vitres, " dixit la victime.

Cet incident alarmant met en évidence la manière dont le gouvernement de Kinshasa s'en prend aux défenseurs des minorités en les exposant délibérément à des attaques publiques, au lendemain du séjour du procureur général de la Cour Pénal Internationale, Karim Khan.

Ludovic Kalengayi est connu pour son travail acharné en faveur de l'égalité et de la protection des droits des minorités en République démocratique du Congo. Sa détermination à lutter contre la haine et le tribalisme a valu à Kalengayi de nombreux ennemis parmi les groupes extrémistes dont le pouvoir en place à Kinshasa.

Cependant, au lieu de prendre des mesures pour assurer la sécurité des défenseurs des minorités, le gouvernement de Kinshasa semble les abandonner à leur sort, les exposant ainsi à des agressions publiques.

Cet assaut contre Ludovic Kalengayi est loin d'être un incident isolé. Il s'inscrit dans une série d'attaques similaires visant des défenseurs des droits de l'homme et des activistes luttant pour la justice sociale en République démocratique du Congo.

C'est sur ces dérives que le gouvernement de Kinshasa assoit sa main mise pour masquer l'échec de sa gouvernance a la tête du pays, à l'aune de la récente mise aux fers du député Mike Mukebayi, victime de son franc-parler dénonciateur du dévoiement de l'administration Tshisekedi.

Ces attaques sont souvent perpétrées par des individus ou des groupes qui agissent en toute impunité, leur violence étant alimentée par l'absence de mesures de protection adéquates des instances sécuritaires.

En exposant les défenseurs des minorités à la vindicte populaire, le gouvernement de Kinshasa envoie un message clair : il ne protégera pas ceux qui se battent pour l'égalité et la justice. Cette attitude est profondément préoccupante et compromet la liberté d'expression et les droits fondamentaux de tous les citoyens Congolais.

Il est essentiel que le gouvernement de Kinshasa prenne des mesures immédiates pour mettre fin à cette violence ciblée à l'encontre des défenseurs des minorités.

Des enquêtes approfondies doivent être menées pour identifier et traduire en justice les auteurs de ce genre d'attaques. De plus, des mesures de protection doivent être mises en place pour garantir la sécurité des activistes qui risquent leur vie pour promouvoir la justice sociale.

Il est du devoir de Kinshasa de veiller à ce que tous les citoyens, indépendamment de leur origine ethnique, de leur religion, puissent exercer leurs droits fondamentaux en toute sécurité.

L'assaut public contre Ludovic Kalengayi doit être un appel à l'action, incitant le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour protéger les défenseurs des minorités et promouvoir une société plus juste et égalitaire pour tous les Congolais, quand bien même apparemment le pouvoir en place s'inscrit en faux à 360° contre ce principe.

Ludovic Kalengayi, activiste engagé dans la lutte contre la haine, le tribalisme et la prévention des génocides

Jean Jill Mazuru



Source : https://fr.igihe.com/Mission-impossible-pour-Kalengayi.html