Ces affirmations sont faites en pleine période de changements politiques sans précédent au Burundi.

Lorsqu'il a été question de la persistance de l'influence de Nkurunziza dans son exercice du pouvoir, Ndayishimiye a réagi avec surprise et fermeté : " C'est quoi être héritier de Pierre Nkurunziza ? Il a eu son temps, aujourd'hui c'est moi, point barre ".

Tout semble indiquer qu'il a définitivement coupé le cordon ombilical avec son prédécesseur.

Ce revirement apparaît trois ans après sa prise de fonction, pendant lesquels l'ombre de Nkurunziza a continuellement plané sur la politique burundaise. Cet espace de transition, parfois tumultueux, semble toucher à sa fin alors que Ndayishimiye affirme avec force son indépendance politique.

Ndayishimiye a clairement indiqué vouloir rompre avec le passé, malgré ses paroles émouvantes lors de son investiture, où il avait déclaré vouloir perpétuer l'héritage de Nkurunziza, un homme qu'il qualifiait de " vaillant défenseur de la réconciliation, de la restauration de la paix au Burundi et dans le monde, de l'indépendance du Burundi ".

Nkurunziza a certes laissé un Burundi autonome, mais les défis restent nombreux, et Ndayishimiye a décidé de les relever à sa manière.

Ndayishimiye semble déterminé à lutter contre la corruption et les malversations, ce qui marque un tournant significatif par rapport à l'ère Nkurunziza. Sa stratégie semble s'articuler autour du contrôle des figures influentes du parti de l'aigle, dont certaines, à l'image de l'ancien premier ministre, Gen Bunyoni, sont désormais derrière les barreaux.

La gouvernance de Ndayishimiye est applaudie par la communauté internationale, en particulier pour son courage dans la gestion de la crise à l'Est de la RDC.

Par ailleurs, l'homme d'État semble avoir réussi à renouer les liens entre le Burundi et le Rwanda, une prouesse diplomatique qui a permis aux citoyens des deux pays de reprendre leurs échanges.

La présidence de Ndayishimiye semble ainsi marquer une évolution décisive par rapport à celle de Nkurunziza. Si l'héritage du précédent président a incontestablement marqué le début de son mandat, l'ombre de Nkurunziza se dissipe progressivement pour laisser place à une nouvelle ère pour le Burundi.

IGIHE



Source : https://fr.igihe.com/Burundi-Ndayishimiye-au-dela-de-l-ombre-de-Nkurunziza.html