La délégation de l'Union Européenne a exprimé son indignation dans une lettre adressée à la ministre de la Justice, dénonçant l'absence d'action contre Bitakwira, qui est déjà sous sanctions de l'Union européenne pour les mêmes motifs.

C'est à la suite de cette intervention que la Cour de Cassation a enfin convoqué Bitakwira. Une convocation qui a été divulguée sur les réseaux sociaux, signée par le Secrétaire général Alexis Amisi Ometete, indiquant que Bitakwira serait informé des accusations portées contre lui sur place, le 20 juillet 2023.

Il est déconcertant que les autorités judiciaires congolaises, bien conscientes des actes répréhensibles présumés de Bitakwira, aient mis tant de temps à réagir. Cette lenteur délibérée peut semer le doute sur l'indépendance et l'efficacité de la justice congolaise. De plus, le fait que l'intervention d'une entité étrangère soit nécessaire pour inciter à l'action judiciaire soulève des questions sur la souveraineté de l'appareil judiciaire congolais.

L'affaire Bitakwira est un test pour la justice congolaise. Elle doit démontrer qu'elle est capable de traiter ce cas de manière équitable et transparente, sans interférence ni retard injustifié. Un procès rapide et transparent pourrait être un pas en avant pour renforcer la confiance du public dans le système judiciaire du pays.

Par ailleurs, cela enverrait un message fort que les discours de haine et de stigmatisation ne sont pas tolérés en RDC, quel que soit le statut de l'auteur.

Il est impératif que le système judiciaire congolais démontre son indépendance et son intégrité en traitant cette affaire de manière appropriée, en temps opportun, et sans avoir besoin de pressions extérieures pour agir.

Une justice efficace, indépendante et équitable est un pilier essentiel de toute société démocratique, et la RDC ne doit pas faire exception à cette règle.

L'affaire Bitakwira est une occasion pour la justice congolaise de montrer qu'elle est à la hauteur de cette exigence.

Justin Bitakwira, ancien député et ministre, accusé de discours de haine et de stigmatisation contre les tutsi congolais.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-justice-congolaise-sous-pression-le-cas-de-Justin-Bitakwira.html