Le conseil de l'union européenne se fonde sur le dernier rapport du groupe des experts des Nations Unies sur la R. D Congo. Et se dit profondément préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire à l'Est de la RDC.

Pour rappel, les provinces de l'Ituri et du Nord Kivu sont sous état de siège depuis le 6 mai 2021afin disait-on en son temps " de mettre rapidement fin à l'insécurité qui, tous les jours, fait des morts parmi les congolais ".

Mais d'après la très sérieuse organisation Kivu Security Tracker, la situation sécuritaire et humanitaire ne s'est jamais autant détériorée depuis l'instauration de l'état de siège.

A l'instars des autres partenaires de la RDC, le conseil de l'union européenne est " révoltée par le niveau de violence et d'atrocités qui continuent d'être perpétrés en toute impunité contre les civils ".

Sûrement que l'union européenne et les autres ont constatés amèrement que les groupes armés ont reçu un blanc-seing de la part du gouvernement congolais.

En effet, le 3 mars 2023, le conseil des ministres de la RDC a entériné le projet de loi instituant le corps des réservistes qui ne sont autres que les groupes armés qui sévissent à l'Est du pays.

Et le fameux général auto proclamé William Amuri Yakutumba, sous sanctions de l'union européenne depuis décembre 2022 était convié à quitter sa zone de Fizi pour se rendre à Goma, avec ses hommes.

Selon le général Ramazani Fundi, commandant opérationnel des FARDC à Uvira, l'armée allait faciliter l'acheminement de ces rebelles vers le Nord Kivu.

Ce que le ministre Muhindo Nzangi Butondo, ressortissant du grand Nord était venu confirmer à Goma le 6 mars 2023 et décomplexer ses wazalendo.

Le conseil de l'union européenne se dit consterné par les rapports faisant état de violences sexuelles massivement perpétrées contre les filles et les femmes y compris l'exploitation sexuelle des femmes et des filles dans les camps des déplacées sous protection des FARDC.

Faut-il ajouter que plusieurs rapports ont établies que les FDRL ont fait du viol une arme de guerre ce qui les rend coupable de crimes de guerre.

Pendant que Tshisekedi jure tous les dieux qu'il ne participera jamais au dialogue politique, tous les partenaires y apportent leurs soutiens et insistent pour que les parties s'engagent dans un " dialogue politique inclusif, pleinement respectueux de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de tous les pays de la région, comme seule solution possible à cette crise ".

Ce qu'a répété le Président Ramaphosa en visite à Kinshasa le 5 et 6 juillet 2023.
En plus de prôner le dialogue politique comme voie unique pour sortir de l'impasse, le Président Ramaphosa, très pragmatique, a obtenu de Tshisekedi la nomination incessante d'un " commissaire en charge de la réconciliation, paix et cohésion nationale ". Ce dernier devra s'atteler à faire la navette entre tous les courants politiques pour dessiner la cartographie des élections transparentes, crédibles, inclusives et apaisées.

Certains le rejettent d'ores et déjà car ce sera la consécration du fameux glissement pour éviter la confrontation devant les urnes. Tandis que d'autres soupçonnent une nouvelle manœuvre de Tshisekedi pour masquer son désir irrépressible de la guerre totale et imminente.

Pour en revenir à la communication du conseil de l'union européenne, " il condamne fermement le soutien et l'assistance que continuent d'apporter aux FDLR plusieurs acteurs étatiques dûment identifiés ".

La réunion de Pinga dans le Walikale qui a scellé la collaboration entre les FDLR et alliés et les FARDC est suffisamment documentée pour en faire étalage ici.

Bien plus, le conseil de l'union européenne " demande instamment à tous les acteurs politiques de la RDC de condamner expressément les discours de haine et la xénophobie à tous les niveaux et de s'y opposer en particulier toute action ou attitude visant à dénigrer un groupe ethnique, une minorité ou une communauté religieuse, et de faire en sorte que ceux qui incitent à la violence ou y recourent en soient tenu responsables ".

Il est vrai que l'instrumentalisation des identités et l'exploitation honteuse du discours de haine par les politiciens congolais est un handicap lourd du vivre ensemble.

Étant entendu que la parole favorise le passage à l'acte et ceci est le fait des partis politiques, des autorités à tous les niveaux et repris par les relais du pouvoir.

Cette façon pour les autorités congolaises d'alimenter les tensions politiques et sociales à la base de la brouille avec l'église catholique qui l'a dénoncé.

Pour mémoire, le procureur de la cour pénale internationale revient d'une visite de travail en RDC. Le statut de Rome instituant la CPI dont la RD est partie considère la persécution de groupes identitaires comme un crime contre l'humanité.

Une plainte du collectif des Avocats conduit par Maitre du barreau de Bruxelles existe contre l'Etat congolais pour " génocide contre les hema et les tutsi congolais ".

Le gouvernement congolais pourrait être pris à son propre piège.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Le-Conseil-de-l-Union-Europeenne-rappelle-Tshisekedi-a-l-ordre.html