"Le gouvernement du Soudan réaffirme son rejet du déploiement de forces étrangères au Soudan et les considérera comme des agresseurs", a déclaré le ministère soudanais des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le ministère a exprimé son étonnement face aux déclarations du premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali, qui a affirmé qu'il y avait un vide au niveau de la direction de l'État au Soudan.
"Le gouvernement soudanais considère ces déclarations comme une atteinte à la souveraineté du Soudan, ce qui est inacceptable", a déclaré le ministère soudanais des affaires étrangères.
"Le Soudan a informé l'IGAD que le manque de respect pour les opinions des États membres l'amènerait à reconsidérer la faisabilité de son adhésion à l'organisation", a ajouté le ministère.
Lundi, une réunion du comité du quartet de l'IGAD s'est tenue à Addis-Abeba, capitale de l'Éthiopie, afin de discuter de la mise en uvre de la feuille de route de l'IGAD pour la paix au Soudan.
La délégation de l'armée soudanaise a boycotté la réunion pour protester contre la présidence kényane du comité du quartet, qui comprend également l'Éthiopie, Djibouti et le Sud-Soudan, tandis que les forces paramilitaires soudanaises de soutien rapide (RSF) se sont félicitées de la tenue de la réunion.
Le gouvernement soudanais demande un changement de présidence du comité depuis le sommet de l'IGAD à Djibouti en juin, citant le manque d'impartialité" du président kényan William Ruto dans la crise actuelle, a déclaré le ministère soudanais des Affaires étrangères dans un communiqué lundi.
Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion d'une journée, le groupe du quartet de l'IGAD a exhorté les parties belligérantes soudanaises à convenir d'un cessez-le-feu "inconditionnel et indéfini".
Il a également décidé de demander la convocation du sommet de la Force en attente de l'Afrique de l'Est (EASF) afin d'envisager le déploiement éventuel de l'EASF pour protéger les civils et assurer l'accès humanitaire.
Lors de la 14e session ordinaire de l'assemblée des chefs d'État et de gouvernement de l'IGAD, qui s'est tenue à Djibouti le 12 juin, une initiative a été adoptée, notamment une feuille de route pour la résolution du conflit soudanais, selon Xinhua.
Cette feuille de route prévoit la mise en place d'un comité du quartet présidé par le Kenya pour superviser la question soudanaise, organiser des réunions en face à face entre les factions belligérantes soudanaises et lancer un processus inclusif en vue d'un règlement politique dans un délai de trois semaines.
Depuis le 15 avril, le Soudan est le théâtre d'affrontements meurtriers entre l'armée et les forces de sécurité soudanaises, qui ont fait jusqu'à présent plus de 3 000 morts et 6 000 blessés, selon le ministère soudanais de la santé.
Plus de 2,8 millions de personnes au Soudan ont été déplacées par les violences, dont 2,2 millions à l'intérieur du pays, selon les estimations de l'ONU.
Henriette Akimana
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