Cependant, le Rwanda, bien qu'ayant exprimé son enthousiasme lors des phases de développement dudit vaccin, n'a pas été sélectionné parmi les pays qui recevront le vaccin au cours des deux premières années.
Selon un porte-parole de Gavi, la raison en est que le déploiement du vaccin se concentre actuellement sur les pays présentant le plus grand risque de paludisme, et le Rwanda ne fait pas partie de ces pays.
"En raison de la limitation de l'approvisionnement en vaccins, nous nous concentrons actuellement sur le déploiement du vaccin contre le paludisme dans les zones présentant le plus grand besoin, là où le risque de maladie et de décès dus au paludisme chez les enfants est le plus élevé.
Par conséquent, le Rwanda n'a pas présenté de demande à ce stade, mais Gavi continuera d'ouvrir régulièrement des fenêtres pour permettre aux pays de demander un soutien pour le vaccin contre le paludisme", a déclaré le porte-parole.
Les pays qui recevront le vaccin en premier sont le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Libéria, le Niger, la Sierra Leone et l'Ouganda. Ces pays devraient intégrer le vaccin dans leurs programmes de vaccination.
Le Dr Aimable Mbituyumuremyi, responsable de la division du paludisme au Rwanda Biomedical Center (RBC), a souligné que la situation du paludisme au Rwanda s'était améliorée ces dernières années.
Les statistiques de RBC montrent que le nombre de cas de malaria est passé de cinq millions en 2016 à un million en 2021, avec une diminution remarquable de cas de paludisme aggravé. En effet ces cas sont passés de 18 000 en 2016 à moins de 2 000 en 2021, tandis que les décès liés au paludisme sont passés de 700 en 2016 à 69 en 2021.
Le vaccin RTS,S/AS01 a été administré à plus de 1,7 million d'enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi depuis 2019 et s'est révélé sûr et efficace, entraînant une réduction significative du paludisme grave et une baisse de la mortalité infantile.
Au moins 28 pays africains ont exprimé leur intérêt pour recevoir le vaccin contre le paludisme.
Selon Thabani Maphosa, directeur général des programmes de pays chez Gavi, ce vaccin a le potentiel d'avoir un impact considérable dans la lutte contre le paludisme, et lorsqu'il sera largement déployé avec d'autres interventions, il pourra prévenir des dizaines de milliers de décès chaque année.
Le paludisme reste l'une des maladies les plus meurtrières en Afrique, tuant près de 500 000 enfants de moins de cinq ans et représentant environ 95% des cas de paludisme dans le monde et 96% des décès en 2021.
Les demandes mondiales annuelles de vaccins contre le paludisme devraient atteindre entre 40 et 60 millions de doses d'ici 2026, pour atteindre 80 et 100 millions de doses par an d'ici 2030.
En plus du vaccin RTS,S/AS01, il est prévu qu'un deuxième vaccin, le R21/Matrix-M, développé par l'Université Oxford et fabriqué par le Serum Institute of India (SII), puisse également être prochainement préqualifié par l'OMS.
Jean Jill Mazuru
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