Le rapport, publié le mois dernier par des experts en sécurité des Nations Unies en mission en République démocratique du Congo (RDC), incrimine les Forces de défense rwandaises (RDF).

Elles sont accusées d'avoir pris part à des opérations militaires à l'Est de la RDC et d'avoir apporté leur soutien au groupe armé M23. Ce rapport révèle également les noms de hauts gradés de la RDF soupçonnés d'être impliqués.

En réponse à ces allégations, Kagame questionne les objectifs sous-jacents de ces rapports, qui perdurent depuis plus de 30 ans. Il s'interroge sur leur véritable intention : résoudre les problèmes existants ou apporter une assistance concrète aux personnes concernées.

Le président Kagame a déclaré : "Nous accueillons ici des réfugiés de la RDC depuis longtemps, et d'autres franchissent la frontière vers le Rwanda pour fuir la criminalité. Des femmes sont victimes de viols, […] et des discours de haine sont souvent liés à l'histoire du Rwanda ou de la région. Cependant, ces rapports ne parviennent pas à cerner la racine des problèmes ni à proposer des solutions."

Selon Kagame, ces rapports font systématiquement référence au groupe M23, le présentant comme un "problème international". Cette focalisation donne l'impression que le M23 est la source principale des conflits en Europe, en Amérique et en Afrique. Il souligne cependant l'absence de mention des FDLR et des plus de 120 autres groupes présents à l'Est du Congo dans ces mêmes rapports.

"Ils ne mentionnent que le M23 et les ADF. Ils essayent parfois de créer un lien en affirmant que le M23 et les ADF sont les mêmes. Pourtant, les FDLR, responsables d'un génocide contre les Tutsi, ont désormais rejoint l'armée congolaise et ont reçu des armes. Ces faits sont avérés, nous connaissons leurs noms, leurs grades, mais ils semblent être ignorés, comme si ces individus n'existaient pas." a déclaré Kagame.

Il a poursuivi en affirmant que, lorsqu'on interroge les personnes concernées au sujet des FDLR, on soutient souvent que la majorité de leurs membres ne sont plus en RDC et sont retournés dans leur pays d'origine. Cependant, il déplore le manque de mention de ceux qui continuent de causer des problèmes au Rwanda, comme ce fut le cas en 2019 et à d'autres occasions.

Kagame a mis en lumière d'autres problèmes dans les régions du Nord et du Sud Kivu qui affectent des personnes sans lien avec le Rwanda, tout comme des problèmes au Burundi et dans d'autres pays voisins. Il s'est également penché sur les activités de la Monusco et d'autres acteurs.

Il a conclu en exprimant son incompréhension quant à la raison pour laquelle ce groupe d'experts n'a jamais visité le Rwanda pour discuter avec des réfugiés congolais dans le pays, ou même en Ouganda.

Selon Kagame, ce groupe d'experts cherche à perpétuer une vision du génocide contre les Tutsi qui correspond à leur perspective, plutôt qu'à la vérité de ce qui s'est réellement passé.

" Cela fait longtemps que ce phénomène persiste, où la victime est présentée comme l'auteur, " a souligné Paul Kagame.

Il a évoqué des moments où il a été affirmé que l'armée rwandaise était entrée en RDC pour piller des pierres précieuses, en négligeant la question des FDLR. Il a également cité des déclarations affirmant que les revendications du M23 n'étaient pas légitimes, certains allant jusqu'à suggérer que le Rwanda cherchait à annexer des terres congolaises.

Kagame a affirmé que le dernier rapport des experts de l'ONU n'apporte rien de neuf, il ne fait que perpétuer la ligne de dénigrement du génocide commis contre les Tutsis.

Franck_Espoir Ndizeye



Source : https://fr.igihe.com/Le-President-Kagame-conteste-le-recent-rapport-de-l-ONU-sur-la-RDC.html