La récente augmentation des tests ADN, notamment dans les cas où les hommes découvrent que les enfants qu'ils pensaient être biologiquement les leurs ne le sont pas, a conduit à un potentiel préjudice pour les enfants concernés.
L'Ouganda, société patriarcale, associe l'identité et le clan d'un enfant à son père, de sorte qu'un changement de paternité peut entraîner une perte d'identité pour l'enfant.
De plus, ces enfants risquent de perdre leur citoyenneté, car des documents importants, tels que la carte d'identité nationale, exigent une identification parentale pour l'inscription.
Damon Wamara, directeur exécutif du Réseau des droits de l'enfant en Ouganda, souligne la nécessité pour les parties prenantes d'examiner cette crise et de chercher des solutions respectueuses des enfants pour protéger les droits de ces derniers.
Bien que les tests ADN soient un phénomène récent en Ouganda, les pratiques traditionnelles ont longtemps été utilisées pour déterminer la filiation et la paternité.
Cependant, par le passé, les hommes qui découvraient qu'ils n'étaient pas les pères biologiques de leurs enfants gardaient souvent cette information pour eux-mêmes, protégeant ainsi les droits des enfants.
Wamara insiste sur le fait que les enfants ne devraient pas être victimisés uniquement en fonction de leur filiation biologique, surtout à une époque où l'adoption est reconnue et acceptée.
Margaret Makhoha, présidente du Forum parlementaire sur le genre et les affaires des enfants, appelle à une réévaluation des lois existantes pour garantir la protection des enfants face à cette crise.
Elle condamne les femmes qui cachent les véritables pères biologiques de leurs enfants, causant un stress inutile aux hommes qui ont dédié leurs ressources et leur amour à leurs familles.
Mondo Kyateka, commissaire pour la jeunesse et les enfants au ministère du Genre, du Travail et du Développement social, souligne qu'à moins qu'il n'y ait de sérieux doutes sur l'identité d'un enfant, il n'y a pas besoin que les parents subissent des tests ADN. Il exhorte les aînés à privilégier les droits et le bien-être des enfants plutôt que leurs propres intérêts.
Mondo suggère que si les tests ADN sont jugés nécessaires, ils devraient être effectués peu après la naissance, avant que le père n'ait investi beaucoup de temps et de ressources pour s'occuper et créer des liens avec l'enfant.
Il appelle le parlement à traiter cette question comme une question d'importance nationale, garantissant ainsi la protection des droits des enfants.
Entre-temps, la police ougandaise a mis en garde les établissements de santé, les parents, les blogueurs et les journalistes concernant l'exposition des enfants impliqués dans les tests d'analyse de l'acide désoxyribonucléique (ADN).
Selon le porte-parole de la police, le commissaire principal de police, Fred Enanga, de nombreuses photos et vidéos montrant des enfants en détresse impliqués dans les tests ADN se retrouvent sur le domaine public et les médias sociaux.
Enanga a déclaré que la police mettait en garde le public parce que ces enfants, qui sont innocents dans les litiges de paternité, sont victimes sans comprendre leur situation. Il a également souligné que de nombreux établissements effectuant ces tests ADN ne disposent pas de conseillers génétiques pour fournir des conseils et du soutien aux parties concernées après réception des résultats.
Cette absence de conseil laisse souvent les enfants, les pères ou les mères dans un état de confusion.
La police a également souligné les risques associés à l'approche de tout centre médical qui annonce des services de test ADN.
Ils ont conseillé au public de ne chercher à faire des tests qu'auprès de centres ADN certifiés.
Selon Simon Peter Mundeyi, porte-parole du ministère de l'Intérieur, il y a eu une forte demande de tests ADN car de plus en plus d'hommes ont découvert que les enfants dont ils s'occupaient ne leur étaient pas biologiquement liés.
Mundeyi raconte qu'un homme travaillant en Europe a fait passer un test ADN à six enfants, et il a été prouvé de manière concluante qu'aucun des enfants n'était biologiquement lié à lui.
Cet homme soutenait financièrement l'éducation des enfants dans des écoles internationales, payant plus de 1 500 $US (environ 5,5 millions de shillings) par enfant et par trimestre.
Le ministère de l'Intérieur et la police ont mis en garde les individus contre le fait de se laisser tromper en effectuant des tests ADN depuis leur domicile, affirmant que les résultats obtenus dans des établissements de santé non certifiés ne feraient qu'entraîner de la confusion et de la violence domestique.
Franck_Espoir Ndizeye
Source : https://fr.igihe.com/Ouganda-tests-ADN-un-drame-silencieux-pour-les-enfants.html
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