Les données statistiques indiquent qu'en 2022/23, 780 hommes ont utilisé ces tests pour déterminer si les enfants en question étaient les bien les leurs.
Ces chiffres montrent une augmentation significative par rapport aux années précédentes, avec 599 cas en 2021/22, 424 en 2020/21 et 246 en 2019/20.

De juillet 2018 à juin 2019, 198 hommes ont effectué des tests d'ADN pour prouver leur paternité.

Les experts en sciences décrivent l'ADN comme une empreinte digitale unique pour chaque individu. Les laboratoires de la police scientifique utilisent l'ADN pour résoudre des crimes ou des conflits familiaux.

L'ADN est prélevé pour deux raisons principales : les besoins médicaux et l'identification personnelle. Dans le contexte médical, la police, les services de renseignement, les tribunaux civils et militaires ainsi que les programmes d'enregistrement des naissances peuvent demander des tests d'ADN.

En ce qui concerne l'utilisation de ces tests, le laboratoire doit recevoir une demande officielle pour fournir ce service.

Les tests d'ADN montrent une correspondance d'environ 99,99% entre les individus, ce qui indique une preuve quasi irréfutable de parenté.

RFL affirme que sa contribution à l'augmentation du recours aux tests d'ADN chaque année est liée à ses initiatives visant à sensibiliser la population rwandaise ses services disponibles, y compris les tests ADN.

Cependant, il est important de prévenir les abus et d'utiliser correctement ces tests. Au Rwanda, si un homme souhaite effectuer un test d'ADN sur son enfant sans la mère, il doit obtenir l'autorisation expresse de la justice.

Le coût d'un test d'ADN au Rwanda est de 89 010 Frw pour une personne. Si un homme souhaite faire tester un enfant pour confirmer sa paternité, cela lui coûtera 178 020 Frw.

Pour un résultat en 24 heures, le coût est de 142 645 Frw pour une personne, ce qui signifie que si un homme et un enfant font le test, cela coûtera 285 290 Frw.

Les défenseurs des droits de l'enfant affirment que l'augmentation des tests d'ADN met en évidence les problèmes auxquels les enfants sont confrontés après le test, car ils sont souvent stigmatisés en tant qu'enfants "illégitimes".

Le représentant du Bureau des droits de l'enfant au niveau national et patron de CLADHO (Collectif des Ligues et Associations de Défense des Droits de l'Homme), Evariste Murwanashyaka, déclare que bien que le nombre de personnes effectuant ces tests ne soit pas élevé au Rwanda, les hommes doivent être conscients des conséquences pour les droits de l'enfant ainsi stigmatisé.

Il ajoute que l'identification incorrecte du père dès le début peut entraîner des conflits juridiques lorsque les parties se séparent, au détriment des enfants.

Dans des pays comme l'Ouganda, de nombreux cas y ont été signalés dans lesquels les hommes qui ont fait faire le test ont découvert que les enfants n'étaient pas les leurs.

Ce processus expose les enfants à une stigmatisation sociale alors que les tests prouvent que le père biologique n'est pas le même que celui qu'ils croyaient être, ce qui peut nuire à son bien-être.

Jean Jill Mazuru



Source : https://fr.igihe.com/Quete-de-paternite-en-plein-essor-au-Rwanda.html