La famille du député national Chérubin Okende, assassiné à Kinshasa, a écrit au Procureur de la République pour exprimer sa désapprobation face aux différentes conférences de presse tenues par le Procureur Général près la Cour de Cassation au cours desquelles il a fait des affirmations sur les circonstances de l'assasinat du ministre honoraire des Transports qui serait mort, à l'en croire, par balle et ce, en l'absence de toute autopsie.
Dans cette lettre exploitée par POLITICO.CD, le collectif d'avocats-conseils déplore que le représentant du ministère public ait communiqué sur l'existence des premiers suspects dont l'interrogatoire se poursuit, en toute violation du caractère secret de l'instruction pré-juridictionnelle.
Pour la famille de Chérubin Okende, ces déclarations qu'elle qualifie de précipitées, tendent à préparer l'opinion à accepter les conclusions qui sembleraient avoir déjà été arrêtées.
" Cependant, ils exigent le respect de la présomption d'innocence et du caractère inquisitorial de l'instruction. C'est pourquoi, ils s'opposent aux conférences de presse maladroites qui, du reste, ne résistent pas à la critique objective ", écrit le collectif d'avocats-conseils de la famille.
Pour avoir confirmé leur plainte par le soin de Samba Micheline, veuve du défunt, en date du 21 juillet dernier devant six personnes se présentant comme membres d'une commission d'enquête, la famille Okende veut être fixée sur l'identité de l'autorité judiciaire (en l'occurrence le Parquet) habilitée à communiquer sur cette affaire.
Dans cette démarche, le clan Okende exige la lumière sur la composition de la commission d'enquête, l'étendue de ses pouvoirs et la limite de ses responsabilités ainsi que l'existence ou pas, en son sein, d'experts internationaux pour garantir la sincérité de ses conclusions.
Qui plus est, elle veut en savoir plus sur la date probable de l'autopsie. " Les préoccupations de nos clients s'inscrivent dans la logique de transparence qui doit caractériser l'instruction de toute affaire criminelle ", peut-on lire dans cette lettre.
La famille du porte-parole du parti Ensemble pour la République de l'opposant Moïse Katumbi espère que cette affaire ne s'ajoutera pas à la liste d'autres affaires non résolues, dont celle du juge Raphaël Yangu ovungu.
La composition de la commission d'enquête sur le meurtre de Cheribin Okende n'est visiblement pas encore mise sur pied. Dans un article publié ce mardi dans la matinée, POLITICO.CD a révélé que le gouvernement congolais par le biais de son ministre de l'Intérieur, Peter Kazadi, vient à peine de solliciter officiellement des USA, la Belgique, la France et l'Afrique du Sud, l'envoi des experts pour apporter leur expertise.
L'objectif de cette démarche étant de garantir l'indépendance de l'enquête sur ce crime, le gouvernement congolais espère obtenir l'approbation de ces pays pour faire la lumière et déférer les auteurs et commanditaires devant les instances compétentes.
Cependant, les sorties médiatiques du Procureur Général près la Cour de Cassation allant à affirmer que l'ancien ministre des Transports a été tué par balles sans aucune autopsie préalable, énervent la famille politique du défunt qui dénonce non seulement " l'agitation et la précipitation ", mais surtout la violation du caractère secret de l'instruction.
Ensemble pour la République voit derrière ces communications du représentant du ministère public, une tentative de dissiper les preuves et a, pour ce faire, exigé que la justice congolaise se dessaisse de l'instruction de ce dossier.
Carmel NDEO
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