Décembre c'est déjà demain. Alors que la commission électorale nationale indépendante (CENI) tient visiblement à la convocation des scrutins dans le délai constitutionnel, l'opposition congolaise est pessimiste.
Ce lundi, le président de la centrale électorale Denis Kadima et Adolphe Muzito, initiateur du parti politique Nouvel Élan, membre de la coalition Lamuka ont échangé autour des questions relatives au processus électoral en cours. Cette rencontre s'est déroulée dans le cadre d'une série de consultations initiée par le patron de la CENI avec l'opposition.
A l'issue de cet entretien, Adolphe Muzito a estimé que quelques bonnes soient les motivations de la CENI, les contraintes financières pourraient faire obstruction au parachèvement du processus électoral avec la tenue des élections en décembre prochain.
" Nous lui avons demandé si d'ici la fin du processus, il pourra mobiliser les 500 millions de dollars pour parachever le processus, il a dit qu'il est en contact avec le gouvernement et que dans des jours qui viennent ils pourront obtenir un décaissement de 100 millions de dollars et que par conséquent ils peuvent avancer avec le processus jusqu'à ce que le reste de décaissement soit fait. Nous pensons que cette façon de faire n'est pas crédible", a déclaré l'ancien premier ministre qui ne croit pas du tout au respect du délai constitutionnel à cause des problèmes de financement.
" Nous devons faire pression, nous leur avons dit. Si véritablement on veut aller à la fin du processus et dans le délai constitutionnel, il faudrait que le gouvernement décaisse l'argent. Et les bonnes perspectives qui s'annoncent, d'après ce qu'on a entendu, le gouvernement va obtenir un décaissement si cela n'est pas encore fait, de 500 millions USD au titre d'appui budgétaire. Donc ce n'est pas l'argent pour le financement de la balance à paiement mais plutôt de l'appui budgétaire, nous pensons que cet argent peut être mis à la disposition de la CENI pour parachever les opérations ", a-t-il ajouté.
Pour lui, le gouvernement est partagé entre les dépenses liées aux questions sécuritaires dans un contexte marqué par la guerre dans l'Est du pays d'une part, mais aussi des élections générales prévues dans six (6) mois d'autre part.
" J'ai l'impression que le gouvernement face aux 500 millions de dollars dont il vient de bénéficier de la part des institutions de bretton Wood, probablement la moitié sera consacrée aux questions sécuritaires, ce n'est que l'autre moitié qui pourra être à la disposition de la CENI ", a estimé Adolphe Muzito.
En même temps, ce candidat déclaré à la présidentielle de décembre a déploré le fait que la CENI dirigée par Denis Kadima a été politisée. Il suppute que l'actuelle centrale électorale congolaise ne représente pas l'ensemble des forces politiques du pays.
" L'actuelle CENI ne représente pas l'ensemble des forces politiques. Parce qu'en son temps, dans le cadre de Lamuka, nous avions proposé que la CENI soit composée au niveau du bureau de la société civile mais qu'au niveau de la plénière, que ça soit les parties prenantes c'est-à-dire les partis politiques. Malheureusement nous n'avons pas été entendu alors on a politisé la CENI en mettant des partis politiques au niveau du bureau. Nous pensons que pour la suite du processus et c'est ce que nous avons dit au président de la CENI, nous allons qu'il soit intégré les partis politiques qui ont été exclus à savoir : Nouvel Élan et Ecide ", a-t-il expliqué.
La CENI qui a d'ores et déjà convoqué l'électorat s'était entretenue la semaine dernière avec les quatre (4) autres leaders de l'opposition; Matata Ponyo, Martin Fayulu, Moïse Katumbi représenté par le secrétaire général de son parti politique et Delly Sesanga autour du processus en cours pour espérer des élections "Â libres, inclusives, transparentes et apaisées ".
Carmel NDEO
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