Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué, à travers un communiqué publié jeudi 10 août, que près de 600.000 personnes en six mois se sont déplacées à la suite des affrontements entre des groupes armés dans plusieurs régions de la province du Nord-Kivu.
Les équipes de CICR dépêchées sur le lieu
constatent une aggravation des besoins humanitaires, aussi bien pour les déplacés que pour les communautés qui les accueillent. Elles notent aussi l'insécurité croissante qui complique l'acheminement de l'aide dans les zones les plus violemment touchées.
Un autre rapport des Nations unies cité par CICR, indique que seuls 18 % des personnes déplacées, ces 6 derniers mois dans la province du Nord-Kivu, vivent dans des sites et des centres collectifs dédiés, alors que 82 % d'autres sont hébergés dans des familles d'accueil. C'est le cas à Oicha, une commune rurale de 360 000 habitants au nord de la ville de Beni.
Dans cette région, ce sont les terroristes des Forces démocratiques alliées (ADF) qui rendent la vie précaire à la population. Cette précarité se justifie également par les conséquences des opérations militaires conjointes des Forces armées congolaises et ougandaises contre ces insurgés.
Le CICR estime à 165.000 le nombre de personnes déplacées à Oicha. Les centres collectifs prévus pour accueillir 5.700 personnes sont en fait saturés, avec 7.200 personnes hébergées, indique le Comité de déplacés d'Oicha. D'autres personnes ayant fui les combats dépendent de la population locale pour se loger ou trouver de quoi manger et boire au sein de la commune.
" Je me suis enfuie avec mes petits-fils et d'autres enfants qui ont perdu leurs parents lors des combats. Nous vivons à 20 personnes dans une même maison que je loue à 24 000 francs congolais (10 USD) par mois. Je suis sans travail. On m'a déjà demandé de libérer les lieux, faute de moyens. Il est difficile de trouver de la nourriture, de se faire soigner ou d'avoir de l'eau potable. Nous souffrons énormément ", raconte Imelde Kavira Shaonere, une déplacée de 55 ans.
Pour essayer d'apaiser la situation, cette institution d'aide humanitaire a lancé, fin juin, deux projets de forage afin d'améliorer l'accès à l'eau potable. Plusieurs bornes fontaines alimenteront les sites de déplacés ainsi que certains quartiers densément peuplés, où sont hébergées la majorité des familles déplacées.
Le CICR apporte aussi, depuis le début du mois d'août 2023, un soutien au centre de santé de Mbimbi ainsi qu'à l'hôpital général de référence de Oicha pour les urgences vitales transférées du Mbimbi. Cela permet à près de 24 000 personnes d'accéder aux soins médicaux gratuitement.
Odon Bakumba
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