Le Conseil a qualifié ces propos de "répréhensibles au regard de la loi" et a dénoncé le caractère raciste, xénophobe, déstabilisateur et incitant à la révolte des forces vives du pays, contenus dans l'émission diffusée sur Bosolo TV.

Suite à des débats et des délibérations approfondis, le Conseil a conclu que les déclarations de M. Bitakwira violent ostensiblement les articles 6 de la loi numéro 11/001 du 10 juillet 2013 et 3 et 4 de l'ordonnance-loi n° 23/009 du 13 mars 2023 régissant l'exercice de la liberté de presse écrite ou tout autre moyen de communication en RDC.

Face à cette situation préoccupante, le CSAC a alerté l'opinion sur les méfaits de la propagation et du discours de haine à travers les médias.

En exigeant des personnes concernées de ne plus utiliser les médias comme outil de propagande ou de diffusion de discours haineux et discriminatoires, le Conseil vise à protéger la cohésion sociale et la stabilité du pays.

La répression du discours de haine revêt des conséquences politiques et sociales majeures en RDC.

D'un point de vue politique, de tels propos alimentent les tensions et les divisions au sein de la société congolaise, compromettant ainsi la construction d'un environnement démocratique, pacifique et inclusif.

Les discours haineux polarisent déjà les citoyens, semant la discorde et la méfiance entre les différentes communautés ethniques et sociales. Sur le plan social, la propagation du discours de haine entraîne des violences intercommunautaires, des discriminations et des conflits, ayant des répercussions désastreuses sur le tissu social du pays.

De plus, cela affaiblit la confiance du public dans les institutions gouvernementales et les médias, sapant ainsi la crédibilité des acteurs politiques et des autorités.

La répression du discours de haine ne doit pas être considérée comme une atteinte à la liberté d'expression, mais plutôt comme une protection de cette liberté en empêchant son utilisation abusive pour propager des idées destructrices et préjudiciables.

La liberté de presse et d'expression est un pilier essentiel de toute démocratie, mais elle doit être exercée avec responsabilité et respect des droits fondamentaux d'autrui.

La lutte contre le discours de haine en RDC est cruciale pour garantir la stabilité politique et la cohésion sociale du pays. Le CSAC joue un rôle essentiel dans ce processus en veillant à l'application rigoureuse des lois en vigueur et en encourageant les acteurs médiatiques à promouvoir un discours constructif, inclusif et respectueux de la diversité du peuple congolais.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Bitakwira-et-son-discours-de-haine-sur-la-sellette.html