L'illustration de cette difficulté de compréhension était palpable lors du récent sommet extraordinaire des Chefs d'Etats, qui a abouti à l'émission d'un ultimatum d'une semaine et à une menace d'intervention militaire.

Ces décisions n'ont fait que tendre un peu plus le climat déjà orageux, en éveillant la défiance des opinions publiques et en alimentant les craintes d'une possible escalade conflictuelle dans toute la région.

L'implication militaire, considérée comme la pire des alternatives, est susceptible d'exacerber la crise qui ne se limite pas au Niger mais s'étend à d'autres pays qui l'ont traité de " déclaration de guerre ", il s'agit du Mali et le Burkina Faso.

Ce sommet, loin de résoudre le problème, contribue à l'enflammer dans une région déjà en proie à l'instabilité et à l'insécurité.

Ces complications sont en partie le fruit direct de l'assassinat du président libyen Mouammar Kadhafi par les forces occidentales, un événement qui a conduit à la prolifération de groupes djihadistes et à une radicalisation accrue de la jeunesse contre les pays occidentaux.

La France est particulièrement visée, en raison de ses importants intérêts au Niger, notamment l'exploitation de l'uranium par le groupe AREVA, côté à la bourse de Paris.

Il est impératif de poser un diagnostic juste de la situation afin d'adopter des solutions adaptées. Il ne faut pas ignorer que l'aggravation de la crise, due à des décisions mal avisées, pourrait avoir des répercussions désastreuses non seulement pour le Niger mais pour toute la sous-région.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Crise-au-Niger-diagnostic-errone-remede-inadapte.html