Le processus électoral en RDC progresse lentement mais sûrement vers décembre 2023, mois butoir pour le pouvoir en place. La récente publication des candidats aux législatives nationales par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ouvre une brèche d'espoir sur la tenue imminente du scrutin tel que prévu par le calendrier.
À Basoko, un des six territoires de la province de la Tshopo, la plus vaste en RDC, la CENI a affirmé avoir provisoirement réceptionné cent trois (103) candidatures pour briguer seulement deux (2) sièges. D'un côté, des nouvelles figures se jettent dans l'eau et de l'autre, les anciennes reviennent à la case départ.
Bazaiba, conserver le siège à tout prix
Deux fois élue (en 2011 et 2018), dans la circonscription électorale du territoire de Basoko, la ministre d'État de l'Environnement et Développement Durable est de nouveau en lice pour un siège à la chambre basse du Parlement et maintenir son équilibre sur la scène politique congolaise.
En dépit de tout, son poids politique actuel au pays la place dans une position de prédominance au détriment de ses challengers. Haut cadre du parti de Bemba, le MLC, Ève Bazaiba est la seule ministre qui représente la province de la Tshopo dans le gouvernement Sama. Son influence politique n'est plus à démontrer dans la grande Orientale démembrée.
En images: Le dépôt de ma candidature à la députation nationale à #Basoko,territoire de la province de la #Tshopo🇨🇩 pic.twitter.com/WN4voteISc
â€" Eve Bazaiba (@Evebazaiba) July 6, 2023
Ancienne combattante de l'UDPS puis Secrétaire Général du MLC, fille d'un militaire, Ève Bazaiba Masudi a déjà joué des rôles politiques majeurs au pays depuis 1988 à ces jours.
Cependant, sur la liste du MLC et alliés, la suppléante de Bazaiba, la députée Victoire Mahindo Scolastique, est aussi en lice. Les deux candidatures occupent assurément une place prédominante. Toujours active dans la politique et leader femme militante des droits des femmes, Mahindo se pointe avec détermination pour ces élections législatives.
Toengaho, l'abstention ou le respect du mot d'ordre ?
Sur la liste, le professeur Faustin Toengaho, l'une des grandes figures politiques de la Tshopo et actuel député national, proche de l'ancien régime, ne s'affiche pas. D'aucuns se demandent sa position politique.
Il y a peu, devant la presse, l'ancien recteur de l'Université de Kisangani a dévoilé ses ambitions politiques restant cependant fidèle au FCC du Président honoraire Joseph Kabila, qui semble s'abstenir du processus électoral en cours. Plusieurs hauts cadres du PPRD ont pourtant déposé leurs candidatures.
Contacté par POLITICO.CD, Faustin Toengaho confirme n'avoir pas déposé sa candidature aux législatives prochaines dans son fief électoral, le territoire de Basoko. Toutefois, il ne préfère pas avancer d'amples détails.
Outre ces candidats déclarés, d'autres noms sont remarquables sur la liste de la CENI et peuvent surprendre ce scrutin. On note la présence du candidat malheureux aux gouvernorats de la Tshopo, Tony Kapalata, du bâtonnier du Barreau de la Tshopo, Jean Aubin Akamba Lisoba, de Thomas Makunya, du journaliste François Maindi, de l'AFDC Anastasie Moleko, de Charlotte Makulo de l'UNC, etc.
La bataille s'annonce toutefois ardue à Basoko. Les têtes d'affiche ont du pain sur la planche. Le rendez-vous est pris pour décembre 2023.
Serge SINDANI
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