Ce régime d'exception, en vigueur depuis deux ans, est dénoncé fermement par Amnesty International.

Tigere Chagutah, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe, interpelle avec force : " La RDC ne peut plus masquer les dérives de cet état de siège. Il est plus qu'urgent que le président Félix Tshisekedi mette fin à cette situation oppressante. "

Loin de stabiliser la région, la mise en place répétée de l'état de siège l'a plongée davantage dans le chaos. Les attaques contre les civils se multiplient, le nombre de victimes s'envole et le gouvernement persiste, sans tenir de débats publics sérieux.

Chagutah ajoute : " Si le président Tshisekedi ne prend pas ses responsabilités, le Parlement se doit de barrer la route à toute nouvelle extension de cet état de siège. "

La situation est alarmante : même en temps de siège, l'armée de la RDC reste incapable de protéger la population civile des attaques des groupes armés. Pire, selon le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l'homme en RDC, elle serait responsable de graves violations à l'encontre de la population.

Amnesty International révèle que, sous couvert de l'état de siège, l'armée s'est livrée à des actes répressifs, harcèlement de journalistes, assassinats de défenseurs des droits et arrestations arbitraires.

" Libérez immédiatement tous ceux injustement emprisonnés, traduisez en justice les membres des forces de sécurité impliqués dans les violations des droits humains, et améliorez sans délai les conditions inhumaines des centres de détention ! ", clame Tigere Chagutah.

Le véritable défi, à l'orée des élections générales de décembre 2023, est de garantir les droits fondamentaux des citoyens plutôt que de les bafouer.

La RDC doit collaborer avec les acteurs civils pour instaurer une sécurité durable, en respectant les droits de tous.

Tigere Chagutah exhorte : " Écoutons la voix du peuple, associons-le aux décisions, protégeons nos civils et faisons prévaloir les droits humains sur toute autre considération. "

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/L-etat-de-siege-en-RDC-et-les-atteintes-inexcusables-aux-droits-de-l-Homme.html