Bien que son éviction était attendue en raison de sa position précaire, les répercussions de ce coup d'État ont été bien plus vastes qu'anticipé.

Dans les trois années qui ont suivi, trois présidents d'autres pays de la région ont également été destitués : Alpha Condé (Guinée), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) et Mohamed Bazoum (Niger).

Le Tchad a également été témoin d'un bouleversement de pouvoir lorsque Mahamat Idriss Déby a pris la relève après le décès de son prédécesseur, Idriss Déby Itno. Il est clair que le coup d'État au Mali a inspiré ces changements.

Historiquement, la norme régionale était une transition entre le pouvoir civil et militaire, supervisée par la communauté internationale.

L'objectif principal était d'organiser des élections en un temps défini et de transférer le pouvoir à un président démocratiquement élu, tout en encourageant les militaires à retourner rapidement à leurs fonctions habituelles.

Bien que ce modèle ait eu ses lacunes, notamment une augmentation de la corruption, il semblait efficace pour empêcher les prises de pouvoir militaires.

Il n'était pas rare, au début des années 2010, d'entendre des dirigeants de la région affirmer que l'ère des coups d'État était révolue.

Cependant, en 2021, le Mali a défié cette norme. Après avoir évincé les dirigeants civils imposés par la communauté internationale et initié d'importantes réformes, la junte malienne a non seulement démontré qu'un coup d'État militaire était encore réalisable, mais aussi que le pouvoir pouvait être conservé par la force.

Ce bouleversement a conduit certains à parler d'un "hiver démocratique" en Afrique de l'Ouest. La conclusion de cette période d'instabilité demeure incertaine, mais les acteurs du coup d'État de 2020 au Mali porteront certainement le poids de leur impact historique.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/L-Impact-du-Coup-d-Etat-de-2020-au-Mali-sur-la-stabilite-de-l-Afrique-de-l.html