Cette situation intervient dans un contexte où le maïs joue un rôle crucial dans l'économie agricole du pays et dans l'industrie alimentaire.

Le maïs, essentiellement transformé en farine, demeure l'une des principales cultures du Rwanda et d'autres pays africains. Les statistiques récentes de 2022 révèlent que sur les 2,1 millions de ménages impliqués dans l'agriculture, 56% sont engagés dans la culture du maïs, contre 80% pour les haricots.

Selon l'Institut national des statistiques, la saison 2023A a vu le maïs être cultivé sur 226 982 hectares, tandis que le blé et les haricots ont occupé respectivement 2 975 hectares et 312 279 hectares.

Dans une interview accordée à la RBA, le Dr Ngabitsinze a souligné la nécessité urgente de repenser la gestion des réserves céréalières du pays. Il a rappelé que le stockage de céréales a joué un rôle prépondérant lors de la pandémie de Covid-19, permettant notamment de stabiliser les prix.

Il a également souligné que même si la production optimale visée est de 800 000 tonnes de maïs par an, le rendement a récemment chuté à 615 000 tonnes, amplifiant le déficit actuel.

Outre les défis de production, le pays fait face à des contraintes d'importation. Les tensions géopolitiques, notamment la guerre entre la Russie et l'Ukraine, ont restreint l'accès à certaines céréales. De surcroît, le changement climatique, avec son cortège de phénomènes météorologiques extrêmes, a souvent impacté négativement les rendements.

Néanmoins, des solutions se profilent à l'horizon. Le Rwanda a initié des pourparlers avec des pays partenaires comme la Tanzanie, qui s'est déjà engagée à fournir 25 000 tonnes de maïs. Des discussions sont également en cours avec la Zambie, le Zimbabwe et des pays européens, dont la Serbie.

En outre, le Dr Ngabitsinze a rassuré sur les efforts déployés par le gouvernement pour garantir une réserve de maïs pour une durée d'au moins un à deux ans. Il a cité notamment la mise à jour opérationnelle de la société EAX, spécialisée dans l'importation et la transformation des céréales.

Le ministre Ngabitsinze assure que les produits importés seront toujours suffisants, et que les excédents seront distribués aux commerçants pour transformation et vente sur d'autres marchés.

Le pays se positionne également en matière d'importation de blé. Alors qu'il s'approvisionnait à hauteur de 64% auprès de la Russie avant l'escalade du conflit ukrainien, le Premier ministre, Dr Edouard Ngirente, a récemment orienté les achats vers le Brésil et l'Australie.

Dr Jean Chrysostome Ngabitsinze, Ministre du Commerce et de l'Industrie.

Henriette Akimana



Source : https://fr.igihe.com/Penurie-de-mais-au-Rwanda-le-pays-se-tourne-vers-l-international.html