En République démocratique du Congo, la détérioration de la situation sécuritaire particulièrement dans les provinces de l'Ituri, du Nord et Sud-Kivu dont deux placées sous état de siège depuis deux ans, continue d'empirer la situation humanitaire. L'activisme des groupes armés aussi bien locaux qu'étrangers est à la base des déplacements des millions de personnes qui vivent dans des conditions inhumaines.
Dans une déclaration faite ce 3 août, les acteurs humanitaires intensifient leur réponse face à l'aggravation de la crise dans l'Est du pays. Six semaines après l'activation d'une intensification des opérations humanitaires dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri, les organisations humanitaires ont distribué de l'aide et fourni de l'assistance à plus de 910 000 personnes dans ces trois provinces.
" La situation humanitaire en Ituri, dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, déjà catastrophique, s'est dégradée ces derniers mois, et il était primordial d'augmenter l'envergure de nos opérations. Depuis plusieurs semaines, les partenaires humanitaires ont redoublé d'effort pour répondre aux besoins multiformes des personnes affectées par les violences dans ces trois provinces. Ces trois provinces ne sont que la partie visible d'une crise humanitaire longue et complexe qui affecte le pays depuis près de trois décennies ", a déclaré Suzanna Tkalec, Coordinatrice Humanitaire ad intérim.
Les acteurs humanitaires requièrent 1,57 milliard de dollars américains pour fournir des besoins vitaux, notamment en luttant contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition, en instaurant des programmes et services de protection contre les violences sexuelles et en luttant contre les épidémies.
Selon cette déclaration du Bureau du Coordonnateur humanitaire en RDC, depuis mars 2022, plus de 3,3 millions de personnes ont été déplacées dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu en raison de la violence armée, portant le nombre total de personnes déplacées dans ces trois provinces à 5,6 millions.
" Les incidents liés à la protection signalés sont alarmants, en particulier les cas de violences basées sur le genre, les chiffres des survivants aux six premiers mois de 2023 dépassant déjà les chiffres totaux de toute l'année dernière ", alertent les humanitaires.
Les Nations Unies, les ONGs nationales et internationales et la Croix-Rouge prévoient d'apporter une aide d'urgence à près de 5,5 millions de personnes d'ici la fin de l'année.
Carmel NDEO
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