Dix-neuf (19) mouvements citoyens dont Lucha et Filimbi s'opposent l'organisation des élections sans les circonscriptions électorales du Masisi, de Rutshuru et du Nyiragongo, actuellement occupées et contrôlées par le tandem M23/RDF et les armées des pays de l'East African Community (EAC), qui, selon eux, commettent des meurtres, des viols, des pillages et des exactions en tout genre.
Dans un communiqué conjoint en marge de la table ronde sur l'état de siège, ces activistes pro-démocratie ont laissé entendre que cette mesure instaurée en mai 2021 par Félix Tshisekedi, n'a pas permis de mettre fin aux cycles de violences et à rétablir l'autorité de l'État dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri.
" Se fondant sur les données crédibles du Kivu Security Tracker (KST), on révèle que 6597 civils ont été tués et 3685 ont été enlevés au Nord Kivu et en Ituri durant cette période d'état de siège. Pourtant, les mêmes données de KST indiquent qu'avant l'état de siège, sur la même période de deux ans, 2542 civils ont été tués et 1807 enlevés. Ces bilans comparés montrent que l'état de siège a amplifié la crise sécuritaire. En outre, des pans des territoires de Rutshuru, du Masisi et du Nyiragongo sont occupés, contrôlés, exploités et administrés par nos agresseurs, les M23/RDF et les armées des pays de l'East African Community (EAC), qui commettent des meurtres, des viols, des pillages et des exactions en tout genre ", ont-ils relevé.
Au regard de ce bilan qu'ils estiment " largement négatif ", à l'issue de cette table ronde, ces mouvements citoyens exigent la levée de l'état de siège et la réhabilitation ou la restauration des institutions provinciales tel que prévu par la constitution.
Aussi, ils recommandent 9 mesures alternatives face à " l'échec " de l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.
Il s'agit entre autres de la demande, auprès du conseil de sécurité, de la création d'un tribunal pénal spécial pour la RDC ou d'un mécanisme internationalisé équivalent afin de juger les principaux auteurs, congolais et étrangers, des crimes graves commis en RDC depuis 1990, y compris ceux documentés dans le rapport du projet Mapping des Nations-Unies; et de répondre aux exigences et aux revendications de la classe politique et de la société civile/ mouvements citoyens/groupes de pression quant à la régularité, la transparence, la crédibilité et l'inclusivité du processus en cours, afin de mettre fin aux crises récurrentes de légitimité qui ont des conséquences graves sur la sécurité et la souveraineté du pays.
"À ce sujet, nous nous opposons âprement à toute idée d'organiser les élections sans les circonscriptions électorales du Masisi, de Rutshuru et du Nyiragongo, actuellement occupées et contrôlées par les agresseurs du M23/RDF", ont-ils déclaré.
Christian Okende
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