La semaine dernière, la mission de l'ONU en RDC, la Monusco, a annoncé l'arrestation de huit Casques bleus sud-africains déployés à Beni, dans l'est du pays, et les a accusés de violer de manière systématique et généralisée les règles onusiennes contre l'exploitation et les abus sexuels. Un officier a également été suspendu.
Face à la gravité des accusations, l'armée sud-africaine a décidé de rapatrier ces soldats en Afrique du Sud pour les interroger. Des enquêteurs ont également été dépêchés en RDC pour enquêter sur cette affaire.
Selon des documents internes de la Monusco consultés par l'AFP, les Casques bleus arrêtés sont soupçonnés d'être impliqués dans l'exploitation de "bordels" et de "bars de fortune" établis près de la base Monusco de Mavivi, à proximité de Beni, pour des activités de prostitution.
Quant à l'officier en question, il aurait, selon un rapport préliminaire, intimé et proféré des menaces verbales à l'encontre de membres de l'ONU après l'arrestation de Casques bleus pour leur fréquentation de maisons closes, ce qui a entraîné une tentative de fuite, une bagarre et une course-poursuite avec des éléments de la police militaire de l'ONU.
Plus tôt cette semaine, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU a déclaré que la Monusco avait reçu des informations indiquant que ces soldats s'étaient rencontrés, après l'heure du couvre-feu, dans un bar situé en dehors des limites de leur base, et qui était connu pour être un lieu de prostitution.
Lors de leur arrestation, les policiers de l'ONU ont été physiquement agressés et menacés par les membres du contingent sud-africain, avait ajouté le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
Il est à noter que depuis mai, le président congolais Félix Tshisekedi a appelé les pays de la SADC, dont l'Afrique du Sud, à déployer leurs troupes en RDC pour soutenir l'armée congolaise dans sa lutte contre la rébellion du M23, qui a pris le contrôle de vastes zones de l'est du pays.
De plus, le gouvernement de la RDC demande un retrait accéléré de la force de l'ONU à partir de décembre prochain, après 25 ans de présence, en l'accusant de ne pas avoir réussi à mettre fin aux violences perpétrées par les groupes armés.
Des contingents de l'ONU en Afrique ont déjà été précédemment accusés d'être impliqués dans des affaires de prostitution, d'exploitation et d'abus sexuels envers des jeunes locaux à proximité de leurs bases. En juin de l'année précédente, la Tanzanie avait annoncé le rapatriement complet d'une unité militaire de 60 membres à la suite d'allégations d'exploitation et d'abus sexuels visant 11 d'entre eux.
Ange Carolle Kouassi
Source : https://fr.igihe.com/Casques-bleus-sud-africains-impliques-dans-un-scandale-sexuel-en-RDC.html
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