Cette tragédie est la dernière en date d'une série d'affrontements entre les rebelles et les forces de sécurité dans cette région de l'ouest du Cameroun, un conflit qui perdure depuis sept ans. Les autorités locales et des responsables de la sécurité ont confirmé ces informations à l'AFP.
Un haut responsable de l'administration régionale, préférant conserver l'anonymat, a révélé que l'attaque avait fait une vingtaine de morts, avec également dix personnes grièvement blessées actuellement prises en charge à l'hôpital.
De son côté, un haut responsable de la Commission des Droits de l'Homme du Cameroun (CDHC) a confirmé l'attaque, mentionnant un bilan provisoire de 15 morts, tout en soulignant que ce chiffre pourrait évoluer.
Depuis la fin de l'année 2016, le Cameroun est le théâtre d'un conflit meurtrier opposant des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité. Ce conflit, qui affecte principalement les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, majoritairement habitées par la minorité anglophone du pays, a entraîné des accusations réciproques de crimes contre les civils par les ONG internationales et l'ONU.
Il est important de noter que les informations concernant les attaques ou les actions des forces de sécurité au Cameroun sont généralement communiquées officiellement avec un certain délai.
L'attaque d'Egbekaw n'a pas encore été revendiquée, mais les médias publics locaux l'ont attribuée aux "séparatistes". Selon un témoin oculaire, l'attaque a eu lieu tôt le matin, lorsque des individus armés ont pénétré dans le village endormi, ouvrant le feu sur les habitants et incendiant plusieurs habitations. Des opérations de secours ont permis de retirer 23 personnes des décombres, certaines étant méconnaissables en raison de l'incendie.
Un habitant du village a suggéré un lien possible entre l'attaque et le 6 novembre, date anniversaire de l'accession au pouvoir du président Paul Biya, actuellement en poste depuis 41 ans. Il a également fait allusion à un rassemblement prévu dans les environs.
Les séparatistes, qui se font appeler les "Ambazoniens" et ont proclamé unilatéralement l'indépendance de l'"Ambazonie" en 2017, ciblent fréquemment des civils qu'ils accusent de collaborer avec le gouvernement de Yaoundé. Parallèlement, les forces de sécurité sont régulièrement accusées d'abus, notamment de meurtres, de tortures et d'autres violations des droits de l'homme envers des civils présumés sympathisants des rebelles.
Le conflit, qui a débuté à la fin de 2016 à la suite de la répression brutale de manifestations pacifiques d'anglophones par le président Paul Biya, a déjà coûté la vie à plus de 6 000 personnes et contraint plus d'un million de personnes à fuir leur domicile, selon les données de l'International Crisis Group (ICG).
Ange Carolle Kouassi
Source : https://fr.igihe.com/20-morts-dans-une-nouvelle-attaque-de-separatistes-au-Cameroun.html
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