Les rebelles du M23 se rapprochent de la métropole du Nord Kivu. Cependant, le Président Tshisekedi maintient sa position concernant le retrait immédiat des forces de maintien de la paix et des troupes d'Afrique de l'Est.
Loin d'être Gaza, c'est "seulement" Goma qui, encore une fois, s'éveille ce mardi enveloppée dans une nuit profonde, résultant d'une panne électrique causée par une offensive rebelle contre un barrage établi sur le cours du Rutshuru, au sud du parc des Virunga.
Raymond Banza, un reporter sur place, évoque l'anxiété et les interrogations qui règnent parmi la population de Goma : " Depuis le début du mois, les rebelles du M23 ont repris leur avancée malgré la trêve. Ils se situent à Kibati et à Kibaya, tout près du volcan Nyiragongo, et progressent vers la partie septentrionale de la cité. "
À ce jour, la présence de la Monusco et d'une brigade de l'Est africain avait découragé les militants du M23 de cibler Goma. Pendant que le M23 lance une nouvelle offensive, Kinshasa exige que les forces est-africaines se retirent rapidement et demande un retrait méthodique de la Monusco.
Pour succéder aux forces partantes, le gouvernement de Tshisekedi, qui avait initialement demandé l'intervention des pays d'Afrique de l'Est, espère à présent compter sur l'appui de pays de l'Afrique australe, comme l'Afrique du Sud et la Tanzanie.
Mais ces "nouveaux alliés" pourraient se montrer réticents, à cause non seulement de l'attitude changeante de Kinshasa et de l'appréhension d'une stratégie électorale imprévue, mais également à cause des alliances inattendues qui leur sont présentées. Effectivement, Kinshasa mise beaucoup sur les groupes désignés dorénavant comme les "wazalendos".
Les "wazalendos" sur le front
Ces jeunes, descendants des milices tribales Maï-Maï d'antan, organisés et armés, sont positionnés en première ligne face aux membres du M23. Les wazalendos forment parfois une alliance avec les rebelles du FDLR, formant une coalition de "génocidaires" qui vise a exterminer les Tutsis au Congo.
Les wazalendos se plaignent d'un manque d'approvisionnement qui les contraint parfois à extorquer la population locale. Aujourd'hui, alors que le régime Tshisekedi vante le patriotisme de ces combattants, ceux-ci pourraient se retourner contre leur président inconstant ou... être délaissés par lui.
La crise humanitaire, bien que peu couverte par les médias, reste extrêmement préoccupante : environ 800 000 personnes déplacées s'accumulent aux abords du lac Kivu, et des organisations locales, telles que la Fondation Gini, se retrouvent isolées dans leur mission d'aide.
Le Dr Jeremy Dimbele confie : "Nos pharmacies sont à sec. Dans les camps sans accès à l'eau potable, de nouvelles infections émergent en plus de la gale et de la rougeole, et les violences sexuelles se multiplient."
Jack Kayonga
Source : https://fr.igihe.com/Goma-prise-en-etau-sans-electricite-face-a-l-invasion-imminente-du-M23.html
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