En juin 2024, la Belgique se préparera pour les élections fédérales, un moment décisif où les citoyens éliront leurs représentants au Parlement fédéral, régional et européen pour les cinq prochaines années.
Cependant, une ombre plane sur ce processus démocratique avec la présence marquée de négationnistes du génocide perpétré contre les tutsi, notamment des membres de Jambo Asbl.
Cette organisation, se présentant comme un groupe de défense des droits humains, est en réalité composée de descendants des planificateurs et exécutants du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda.
Le groupe Jambo Asbl avait récemment provoqué une vive réaction en Belgique. Ils ont été autorisés à tenir un événement au parlement belge pour discuter de ce qu'ils appellent " l'histoire du Rwanda ".
Cette décision a suscité la protestation de l'ambassade rwandaise à Bruxelles, qui demande l'annulation de cet événement.
Cette controverse trouve son origine dans un projet de loi présenté devant le parlement belge, qui vise à criminaliser la négation du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.
Le législateur belge souhaitait donner au génocide contre les tutsi au Rwanda le même statut juridique que l'Holocauste juif. Les lois amendées exigeraient également que tous les documents officiels belges se réfèrent au génocide comme " le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 ", conformément aux résolutions de l'ONU.
L'Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 7 avril comme " Journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 ".
Avant même l'adoption du projet de loi, Jambo Asbl avait écrit aux députés pour demander à être entendu dans le cadre du processus consultatif.
Le groupe a fondé sa demande sur les règles dites de " liberté d'information ", qui obligent les députés à les écouter puisqu'ils détiennent également la citoyenneté belge.
Dans leur lettre sollicitant une audience, Jambo Asbl affirmait détenir des informations " crédibles " qu'ils souhaitaient partager sur " l'histoire du Rwanda ". La lettre, ainsi que toutes leurs déclarations publiques précédentes, ne reconnaissent pas l'existence d'un génocide ciblant les Tutsis au Rwanda.
Les membres de Jambo Asbl, tels que Placide Kayumba, Natacha Abingeneye et Ruhumuza Mbonyumutwa, sont liés à des figures clés du génocide. Ils utilisent leur position pour promouvoir une version négationniste des événements survenus au Rwanda en 1994 et avant.
La responsabilité pénale peut être personnelle, mais les membres de Jambo Asbl se cachent derrière leur colère virulente contre la poursuite de leurs parents pour leur rôle dans le genocide contre les Tutsis, afin de blanchir un agenda sombre.
Face à cette situation, des questions troublantes demeurent. Les Belges sont-ils à l'aise à l'idée d'avoir des négationnistes du génocide comme leaders ? Les électeurs belges sont-ils conscients de l'idéologie portée par ces individus de Jambo Asbl ? Le gouvernement belge est-il une plateforme pour promouvoir l'idéologie génocidaire et la haine ?
En dépit de son passé et de ses actions présentes, Bruxelles semble toujours prête à protéger des intérêts cachees, même au prix de collaborer avec des idéologues et négationnistes du génocide.
Tout cela malgré le fait qu'en 2019, le Parlement fédéral a adopté une directive rendant illégal le déni ou la minimisation grave des génocides reconnus par les tribunaux de l'ONU, y compris le génocide perpétré conte les Tutsis au Rwanda en 1994.
Franck_Espoir Ndizeye
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