Cette décision confirme le jugement de la cour d'appel, qui s'était déjà opposée au transfert, notamment en termes d'évaluation incorrecte de leurs demandes d'asile au Rwanda et du danger de les renvoyer dans leur pays d'origine où ils pourraient faire face à la persécution.
Ce verdict représente un sérieux revers pour la stratégie du Premier ministre Sunak, qui avait promis de mettre un terme à l'arrivée de migrants par petites embarcations à travers la Manche.
Le gouvernement avait soutenu que le plan servirait de dissuasion contre l'augmentation des arrivées illégales, mais cette idée a été rejetée par les organisations de défense des réfugiés.
Le projet, qui s'inscrit dans le cadre d'un accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda, visait à délocaliser les migrants illégaux à Kigali dans le but de réduire l'immigration clandestine.
Cependant, cette approche a suscité des critiques, notamment envers l'ancienne ministre de l'Intérieur, Suella Braverman, pour sa position jugée extrême, allant jusqu'à envisager un retrait du Royaume-Uni de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) si elle faisait obstacle au projet.
Cette position était en désaccord avec celle de Sunak, qui s'est montré réticent à l'idée que le Royaume-Uni puisse être perçu comme un rebelle au sein de l'Union européenne, à l'image de la Russie ou du Bélarus.
Le nouveau ministre de l'Intérieur, Cleverly, aligné sur la position de Sunak, ne considère pas le retrait de la CEDH comme une solution viable.
En avril, il avait confié au Guardian que le Royaume-Uni pouvait convaincre les juges de la CEDH de leur position.
Par ailleurs, Cleverly envisage d'étendre les accords de transfert de migrants à d'autres pays, y compris potentiellement la Turquie, l'Irak et l'Égypte, après le Rwanda. Des négociations ont également été initiées avec des pays comme l'Inde et la Géorgie sous la direction de Braverman.
Alors que le plan de Sunak pour réduire l'immigration clandestine au Royaume-Uni fait face à des obstacles, la question demeure : quelle sera sa prochaine stratégie ?
Pendant ce temps, le Rwanda, en réponse à la décision britannique, a réitéré son engagement envers ses responsabilités humanitaires, mettant en avant sa collaboration étroite avec le Royaume-Uni pour l'intégration des demandeurs d'asile.
Salué par le HCR et d'autres institutions internationales pour son traitement exemplaire des réfugiés, le Rwanda continue de travailler pour le progrès de sa population, en partenariat avec des acteurs internationaux, faisant face aux défis majeurs en Afrique et dans le monde.
Franck_Espoir Ndizeye
Source : https://fr.igihe.com/Royaume-Uni-La-Cour-supreme-contrarie-le-gouvernement.html
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