Les carottes sont cuites, le calme et le silence s'imposent sur la classe politique et les médias. Les candidats ont disparu des antennes des radios et des télévisions, les sondages ainsi que les commentaires qui coulaient à un rythme effréné s'arrêtent. Les tribuns et les agitateurs des foules se taisent. La RDC retient son souffle.

Dans quelques heures, le pays tout entier va procéder à l'exécution d'un rituel qui tire son origine dans la Grèce antique pour décider de son avenir. Les professeurs, intellectuels et autres élites ne vaudront pas plus que les quados et Kadhafi, c'est le jour du peuple.

Le peuple, pas simplement une catégorie sociologique, mais l'ensemble des citoyens d'un pays, en l'occurrence la RDC. On annoncera sans doute que ces élections sont déjà court-circuitées par une campagne marquée plus par la polémique des réseaux sociaux et le remplissage des lieux de meeting que sur une confrontation des projets et des débats de fonds.

On regrettera, certainement, le poids des émotions médiatiques sur la raison, des promesses sans soubassement, des clashs entre politiques, ainsi que le triomphe des actes de violences sur le caractère pacifique d'une campagne électorale à certains endroits.

Winston Churchill affirmait que " le meilleur argument contre la démocratie est cinq minutes de conversation avec l'électeur médian ". Ainsi, on sera tenté d'encenser le régime parlementaire ou de grands électeurs chers au pays de l'oncle Sam et de fustiger l'élection des dirigeants au suffrage universel direct.

Le chapelet de déceptions et de regrets pourrait s'étendre sans fin. La démocratie, c'est à ça qu'on la reconnaît, elle autorise plus de critiques, de déceptions, de remontrances que tous les autres systèmes politiques au monde.

Cependant, le bulletin de vote, lors d'une élection couplant la présidentielle et les législatives à trois niveaux, est l'expression à la fois fragile et décisive de la liberté individuelle et de la souveraineté collective.

S'il est illusoire de chercher un pouvoir absolu par le vote, il est évidemment indigne de s'en priver par paresse, légèreté ou ignorance. Au lieu de donner les consignes de vote ou mot d'ordre, il est du devoir d'un média et de ses journalistes qui constituent un composant du quatrième pouvoir de rappeler aux congolais que l'avenir du pays est entre leurs mains. Rendez-vous aux urnes et faites le bon choix.

David Mukendi

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