Les élections générales de la République démocratique du Congo se sont déroulées le 20 décembre dans un contexte de tensions sécuritaires dans l'Est du pays.

Depuis le début du processus électoral, la date du 20 décembre a suscité des doutes quant à son respect par la Commission Électorale Indépendante, CENI. Les territoires de Rutshuru et Masisi restent cependant exclus du processus en raison de la situation sécuritaire précaire liée à la résurgence du M23, soutenu par le Rwanda.

Malgré des retards dans le déploiement du matériel dans certains centres de vote, les élections se sont déroulées relativement bien. Une équipe de POLITICO.CD a sillonné les centres de vote pour, notamment, couvrir en direct le déroulement des élections. Certains centres de vote ont connu des retards significatifs, débutant le vote à début de l'après-midi voire le lendemain pour certains dont le centre de Nyabushongo.

Ces incidents, bien que notables, n'ont pas perturbé l'intégrité globale du processus.

De la tendance électorale

Selon les résultats compilés par POLITICO.CD, Félix Tshisekedi a obtenu plus 71% des voix à Goma, contre 21% pour Katumbi. Pareille dans le territoire de Nyiragongo où le candidat à sa propre succession a remporté une large majorité des voix.

Dans la ville de Goma, une circonscription singulière, à la province, de nouveaux visages et regroupement politique pourront signer leur entrée, c'est le cas de :

  1. Coalition des Démocrates " CODE " : On y retrouve le plus régulier Elvis Mutiri WA BASHARA, qui, après avoir été élu trois fois dans la ville de Goma aux législatives passées, a décidé de se présenter au niveau provincial, émergeant comme l'un des principaux candidats.
  2. Action des Alliés et UNC A/A UNC : Dans ce regroupement, on retrouve des personnalités telles que Robert Seninga Habinshuti, élu en 2018 dans le territoire de Masisi au niveau provincial et Mirindi Habanabakize.
  3. ANB, sur laquelle figurent Jean Paul LUMBULUMBU et Bashali Luanda Jacques.
  4. UDPS/TSHISEKEDI : Cette coalition comprend M'ZINGA Birihanze Désiré, Ministre de l'EPEME, et Radjabu KABONGO DAUDI.
  5. A/B50 : Sur cette liste, on retrouve Dieudonne Komayombi et Kavira Sivalingana Anuarite.
  6. AACRD : Cette coalition comprend Ndaishimiye Justin et Gachamba.

En ce qui concerne les élections nationales, il est important de noter que, bien que certains candidats réapparaissent dans plusieurs bureaux et centres de vote, notre reporter a réussi à classer les regroupements potentiels en fonction du poids de chaque liste. Il s'agit de :

  1. AFDC-A : Liste comprenant Patrick Munyomo, Bakungu Mitondeke, et Eric Birindwa.
  2. A/A UNC : Liste sur laquelle figurent Remy Ruzinge, dont le nom est réapparu dans quasiment tous les centres avec des voix, et Hubert Furuguta.
  3. AAD-A : Liste où l'on retrouve Muhindo Nzangi Butondo, ministre de l'Enseignement supérieur et Universitaire.
  4. A/B50 : Liste sur laquelle figurent Eric Bwana Puwa, ancien militant, et Berky Chirimwami, président de la FEC à Goma ville.
  5. CODE : Liste sur laquelle figurent Serge Samvura et Faida Mulengavyuma.
  6. UDPS/TSHISEKEDI : Liste sur laquelle on retrouve Remy BAHATI SEGIHOBE.
  7. AB : Liste où l'on retrouve Patrick Kombe Olombe, un jeune aussi populaire en ville de Goma, connu pour son côté social et mécénat.

Cette tendance ne pourra se confirmer que si le regroupement atteint le seuil électoral. En République démocratique du Congo, le seuil électoral pour qu'un regroupement remporte un siège de député provincial est de 3% des suffrages exprimés sur la toute la province et 1% sur l'étendue du territoire national pour le député national.

Ce seuil est applicable à tous les regroupements, qu'ils soient des partis politiques, des coalitions ou des listes indépendantes introduits par la loi électorale de 2006, afin de favoriser la représentativité des partis politiques et de limiter le nombre de " petits " partis au Parlement.

Des contestations signalées

Plusieurs observateurs ont soulevé des préoccupations concernant les problèmes techniques des machines d'aide au vote, en particulier le bourrage excessif. Des questionnements surgissent quant à la cohérence des résultats dans un même centre, mettant en lumière des incohérences qui nécessitent une enquête approfondie, il est par exemple constaté que dans un bureau de vote, un certain candidat provincial se trouve facilement avec 60,70, 90 voix voire plus et que paradoxalement dans le même centre, le même candidat se trouve incapable d'avoir 1 voix ou même 10 voix. Ce qui soulève un questionnement profond sur le réalisme de certaines voix.
Cela porte sur un taux de participation inférieur à 45 pour cent dans la ville de Goma. Ainsi, il est difficile voire inexplicable qu'un candidat se retrouve avec plus de 30 voix par bureau de vote face à une multitude de candidats à la législature nationale et provinciale.
" J'invite la CENI à jouer bien son rôle d'arbitre pour la transparence et la crédibilité pendant la compilation des résultats du scrutin du 20 décembre dernier ", a déclaré le candidat député provincial ville de Goma, Kambale Kaviti Herman, qui a dénoncé des cas d'irrégularités dans plusieurs bureaux de vote et d'incohérences pendant le dépouillement.

Les centres où des rapports de dysfonctionnements et bourrages des urnes ont été enregistrés dans la ville de Goma sont notamment Nyabyunyu, Mikeno, Nengapeta, Sayuni, Nyabushongo, Lac Vert, La Joie, Byahi, Alelua. Ces derniers nécessitent une évaluation critique des voix des certains candidats surtout au niveau provincial.

Merveilles KIRO depuis Goma

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Source : https://www.politico.cd/encontinu/2023/12/25/barometre-electoral-2023-les-premieres-tendances-a-goma-le-destin-des-survivants-et-les-defis-de-la-credibilite-de-la-ceni.html/151981/