Tenu à Kinshasa du 27 au 29 novembre 2023, le tout premier forum national du Fonds National de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et autres crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité (FONAREV) visait de mettre en place une politique de réparation transparente et équitable pour les victimes, en tirant partie des connaissances et des expériences des participants venus de toutes les provinces de la RDC.

Considéré commeinstrument mis en place par le Président Félix Tshisekedi pour soulager les souffrances des femmes victimes des violences liées aux conflits, le FONAREV, à travers la loi n°022/065 du 26 décembre 2022, portant sur la protection et la réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, est à l'œuvre depuis sa création. Cette loi de décembre 2022 a marqué une avancée significative dans la lutte contre les violences faites aux femmes en RDC.

D'après Dismas Kitenge, Président du Groupe Lotus, une ONGDH basée à Kisangani, et expert de la société civile au sein du FONAREV, il a été également question de dégager les critères pour identifier les victimes et l'écosystème (les partenaires). La province de la Tshopo a été représentée par Kitenge et quelques victimes. Ce samedi 23 décembre 2023, cette délégation venue de Kinshasa a, sous la houlette du Groupe Lotus, procédé à la restitution des grandes lignes de ces assises nationales du FONAREV aux victimes de Kisangani, ville qui a connu plusieurs atrocités. L'alliance Française de Kisangani a servi de cadre à ce colloque de restitution.

" Sans les victimes, le FONAREV ne peut pas exister. Cette institution veut apporter une réparation des victimes. Ça peut être symbolique, collectif et aussi l'indemnisation. Au cours de ce forum, nous avons dégagé les critères pour identifier les victimes et l'écosystème, mais aussi, proposer des stratégies de communication. Parmi les critères d'identification, on doit avoir une cohérence des récits des victimes, des témoignages crédibles, de la documentation existante, etc ", a expliqué Dismas Kitenge.

À Kinshasa, souligne Kitenge, le forum a mis en place trois commissions avec comme objectif de faire des propositions solides sur fond des connaissances et expériences des participants.

Par exemple, pour la commission communication, Il y a eu élaboration d'un plan stratégique axé sur 4 points visant à informer les victimes sur le processus d'identification, les inciter à se faire identifier librement et en toute confidentialité, de sensibiliser le grand public à l'importance d'identifier les vraies victimes et d'encourager les autorités et les partenaires à soutenir cette opération.

Pour la Commission d'identification des victimes, des recommandations ont été formulées notamment la réalisation d'une identification pilote pour déterminer la durée du processus d'identification par zone opérationnelle, la mise en place des mesures visant à accroître la crédibilité du processus, en impliquant les associations des victimes, les ONGs, les structures de prise en charge, et les autorités locales tout en tenant compte de l'historique, du lieu et des circonstances des crimes commis, etc.

Les recommandations issues du premier Forum national de Kinshasa, ont été enrichies samedi par les victimes de la Tshopo, formant aussi trois commissions au cours du colloque de restitution. Les participants ont à cette occasion lancé un appel unanime au FONAREV de hâter pour ouvrir ses portes dans la province de la Tshopo, après cinq provinces pilotes, l'Ituri, les deux Kivu et les deux Kasaïs.

Serge SINDANI

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Source : https://www.politico.cd/encontinu/2023/12/25/rdc-le-1er-forum-national-du-fonarev-sur-lidentification-des-victimes-et-de-lecosysteme-restitue-a-la-tshopo.html/151957/