Ancien ministre de l'Industrie et président du regroupement politique " Le Centre ", Germain Kambinga s'est exprimé pour la première fois sur le déroulement des élections présidentielle, législatives et municipales tenues le 20 décembre sur l'ensemble du territoire national. Sa réaction fait suite aux premières tendances des résultats de vote plébiscitant Félix Tshisekedi, vainqueur.
Au cours d'une conférence de presse animée ce vendredi 29 décembre à Kinshasa, Germain Kambinga a, de prime abord noté un processus électoral globalement " disputé mais apaisé ", malgré le contexte sécuritaire difficile dû à l'agression rwandaise.
Partie prenante au processus électoral avec 120 candidats alignés et plus de 10000 témoins déployés travers le pays, Le Centre affirme dans sa déclaration que les congolais se sont mobilisés autour de la candidature de Félix Tshisekedi.
" En effet, en renonçant à mettre en avant les problématiques sociales et les préoccupations liées à leur quotidien, et en se montrant solidaires de l'armée de son commandant suprême et des millions de compatriotes en déshérence dans leur propre pays suite à l'avidité de voisins peu scrupuleux en tête desquels se trouve le Rwanda, les congolais ont voulu donner une leçon de patriotisme à l'élite politique congolaise dont l'égotisme est la marque de fabrique ", a déclaré Germain Kambinga, président de ce regroupement politique.
Alors qu'une frange de l'opposition conteste les résultats partiels de la présidentielle et exige l'annulation des scrutins, Germain Kambinga est formel: " l'opposition doit faire son examen de conscience sur les raisons évidentes de son échec annoncé et de son rejet sans équivoque par le peuple congolais ".
Il est convaincu qu'en s'appuyant sur les faiblesses structurelles de la CENI et les difficultés déjà résolues dans l'actuel processus, l'opposition veut créer un climat de " psychose et de désolation " dans le pays.
" Le Centre voudrait rappeler que nous ne sommes pas à notre première élection et à nos premières difficultés et cependant, nous n'avons jamais annulé un processus électoral, bien au contraire nous avons toujours privilégié la paix et trouvé le moyen d'avancer dans l'unité en mettant les intérêts supérieurs de la nation en avant, et l'actuel processus ne devrait pas faire exception ", a argué cet ancien député national qui demande à la population de ne pas répondre aux appels des opposants qu'il qualifie de " mauvais perdants ".
" Il n'y a aucune contestation, aucune crise peut naître quand le peuple fait son choix. Le peuple a choisi Félix Tshisekedi, aucune Nation en guerre ne se désolidarise de son commandant suprême et ça se voit. Le 27 décembre, il y a eu un appel à manifester qui n'a pas été suivi, zéro, les congolais ne le suivront pas ", a-t-il rappelé.
En revanche, l'ancien ministre de l'Industrie a encouragé l'opposition à rester dans le sillage de la loi, en préparant ses moyens de défense pour un recours éventuel à la cour constitutionnelle, seule institution habilitée à départager les concurrents candidats Président de la République.
Avant de clore son propos, cet ancien député national a recommandé au futur Président de la République de tendre la main au lendemain de la publication des résultats aux opposants, afin de rassembler le Congo pour se dresser dans l'unité face à Paul Kagame, ses sbires et tous ceux qui, tapis dans l'ombre, méditent la balkanisation du pays.
Dans ce même ordre d'idées, le vice-président de ce regroupement politique, Yves Kisombe a invité les opposants à reconnaître leur défaite et à féliciter, dans l'esprit de fair play démocratique, Félix Tshisekedi, pour sa brillante réélection.
Après un décompte de plus de 10 millions de voix issues des résultats partiels publiés jeudi 28 décembre par la CENI, Félix Tshisekedi s'est offert 8.025.958 soit 76,32 % de voix.
Carmel NDEO
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