Vendredi 8 décembre, lors d'une campagne électorale à Bukavu, Tshisekedi a tenu des propos hostiles envers le Rwanda, allant jusqu'à comparer Kagame à Hitler.

Ces déclarations ont surpris et suscité des indignations sur la convenance d'un tel langage pour un chef d'État.

Un diplomate en poste en RDC a commenté : " Le discours de Tshisekedi à Bukavu, promettant au peuple que son compatriote rwandais finira comme Hitler, est un discours qui ne convient même pas au leader du pays. Surtout lorsque ces propos sont suivis d'actions de soutien des FDLR, des gens qui menacent la sécurité du Rwanda. Tshisekedi est en train de jouer un mauvais jeu dans la région des Grands Lacs. "

Amb Nduhungirehe Olivier, ambassadeur du Rwanda aux Pays-Bas, s'est exprime en ces termes :

" Depuis le début des temps, il y a toujours eu des accidents de l'Histoire, des "erreurs de casting" au sommet de l'Etat, des hommes qui n'ont véritablement pas pu enfiler leur costume de Chef d'Etat. Mais je dois avouer que ce niveau d'inculture et de médiocrité est assez rare... "

Yolande Makolo a ensuite détaillé les propos de Tshisekedi contre le Rwanda et a demandé à Guterres comment réagir :

" Une menace forte et claire de la part du président de la RDC, dans un contexte où : - les FDLR sont plus armés que jamais, le nettoyage ethnique des Tutsis congolais est en cours (voir le communiquee d'Alice Wairimu Nderitu de l'ONU, conseillere specciale des nationa unies en charge de la prévention du génocide, a ete ignorées), la MONUSCO permet a la coalition FARDC/FDLR/WAZALENDO et mercenaires d'agir en toute impunite et sous son regard quasi bienveillant. Quelle est la suite, Antonio Guterres ? "

Les tensions entre la RDC et le Rwanda se sont intensifiées ces deux dernières années.
Fin 2022, Tshisekedi a déclaré : " Les Rwandais sont nos frères et nécessitent notre assistance, car ils sont contraints et entravés., Ils requièrent notre soutien pour se libérer [...] ce sont des frères qui comptent sur notre union et notre solidarité pour les délivrer des dirigeants qui les empêchent de progresser. "

En mars 2023, le président Kagame a souligné que le régime de la RDC continue de protéger les FDLR, dans le cadre d'une stratégie visant à compromettre la sécurité du Rwanda.

" Les FDLR ont acquis une place importante dans l'Est du Congo... Ils perçoivent qu'on les soutient, et agissent de manière à devenir un mouvement qui se dressera contre le Rwanda. Le président [Tshisekedi] a partagé ses pensées lorsqu'il évoquait un changement de gouvernement au Rwanda. Peut-être plaisantait-il ; après tout, il a le droit de faire des plaisanteries. "

Kagame a également évoqué les attaques des FDLR contre le Rwanda en 2019, affirmant que ces combattants avaient reçu des armes du gouvernement congolais.

Vincent Karega, ex ambassadeur du Rwanda en RDC, a ajouté : " Remporter une victoire sur le Rwanda le glorifierait, étant donné que l'opinion commune est que Mobutu Sese Seko a été destitué par le Rwanda, ce qui sous-entend une supériorité rwandaise sur la RDC. Laurent-Désiré Kabila redoutait le Rwanda ; aujourd'hui, Tshisekedi tente de prouver qu'il n'a pas peur, mais qu'il peut, à son tour, inspirer la crainte. Cela ressemble à du charbon qui se croit capable d'incendier une ville entière. C'est un signe de déséquilibre mental. "

Franck Espoir Ndizeye



Source : https://fr.igihe.com/Yolande-Makolo-questionne-l-ONU-sur-les-declarations-de-Tshisekedi.html