Visé par un tir de " roquette ", à Mavivi, près de Beni, au Nord-Kivu, le 02 janvier 2014, le Colonel Mamadou Ndala a été tragiquement tué, avec deux de ses gardes rapprochés, armes à la main dans une embuscade tendue par des inconnus. Son assassinat a été aperçu en première vue comme un " spectacle ", selon des témoins. Son corps a été criblé par des éclats de roquette.

Ce 1er janvier 2024, cet officier militaire très apprécié et à l'époque, chef du 42e bataillon commando de l'Unité de réaction rapide (URR) des forces armées congolaises (FARDC) totalise dix ans, jour pour jour, dans l'au-delà. Son âme crie toujours justice.

Des enquêtes ouvertes et un procès devant la cour opérationnelle militaire du Nord-Kivu ont eu lieu, sans aucune suite favorable. Des personnes civiles et militaires voire des hauts gradés de l'armée ont été jugés et condamnés depuis octobre 2014, mais le commendataire du meurtre demeure inconu.

Le tombeur du M23

Jeune officier avec un parcours auréolé de succès éclatants et plusieurs victoires notamment contre la rébellion du M23, défaite Mamadou Ndala, 35 ans, est présenté comme un un modèle du patriotisme. Ses exploits sont énormes. Il a su gagner la confiance du peuple congolais en général et celle du Nord-Kivu, en particulier. Beaucoup dans le Nord-Kivu le considéraient comme le héros de la victoire de l'armée congolais contre le M23. Mamadou devait " marcher " tout de même contre les ADF, auteurs de massacres en série dans la région de Beni. Il est tué sans aucune opération, malheureusement.

" Nous sommes une force spéciale. Nous sommes derrière nos Papas, nos mamans et nos enfants qui sont kidnappés (par les ADF) dans cette forêt (près d'Oïcha). Nous allons les (ADF) frapper jusqu'à leur fin, et leurs alliés, et même la population qui est derrière eux.. ", jurait-il, dans un ton décisif, à Oicha, chef-lieu de Beni, quelques jours avant sa mort.

Sur X, le mouvement citoyen LUCHA pleure un vaillant dont le peuple congolais sera éternellement reconnaissant. La structure regrette cependant la résurgence du M23, pourtant complètement défaite en 2013. Son verrou fut le " héros " Ndala.

" 2 Janvier 2014- 2 janvier 2024: 10 ans sont passés depuis que le vaillant Mamadou Ndala a été lâchement abattu. La République lui sera éternellement reconnaissante. Honte à ceux qui ont contribué à remettre sur scène les criminels du M23 qu'il a défait en 2013 ", écrit LUCHA.

Une embuscade ciblée

Peu avant sa mort, Mamadou Ndala se trouvait à l'hôtel Albertine où il a fêté le nouvel an 2014. Le 2 janvier, tout comme un oiseau qui ne sait plus voler, Mamadou se réveille faiblement et doit se rendre à Eringeti afin d'y étudier la zone de desserrement des unités sous ses ordres ainsi que le terrain des futures opérations contre les ADF/NALU. Il revenait de reconquérir toutes les zones occupées par la rébellion du M23, au Nord-Kivu, une large victoire qui l'a de plus hissé dans les rangs des forces armées (FARDC).

D'après nos sources, le déplacement jusqu'à Eringeti se fera avec trois 4×4. Tous semblent armés d'une mitrailleuse lourde DShKM (ou sa copie chinoise Type 54) et une dizaine de commando montent à bord de chacun. Mamadou Ndala s'installe dans la cabine d'une Toyota blanche. Du coup, à quelques mètres, son chauffeur et garde rapproché crie à une panne de pneu. L'embuscade tragique est en vue. Quelques secondes qui suivent, la jeep s'arrête et l'ennemi tire sur sa cible. " Mamadou n'est plus vivant ", hausse l'un des ses gardes, larmes aux yeux.

Mamadou est enterré quelques jours plus tard à Kinshasa, en tant que Général en titre posthume. Des hommages dignes d'un héros ont coulé dans une cérémonie funéraire au camp militaire Kokolo.

Serge SINDANI

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Source : https://www.politico.cd/encontinu/2024/01/02/10-ans-mamadou-ndala-le-heros-contre-les-m23.html/152643/