Le mois de décembre dernier a été plus alarmant pour plusieurs villes de la République démocratique du Congo (RDC). Plusieurs foyers se sont retrouvés sous inondations suite à la montée des eaux du Fleuve Congo qui traverse le pays.
Kinshasa, la capitale, n'a pas été épargnée par cette catastrophe. C'est le cas du quartier Kingabwa qui longe le Fleuve Congo, situé dans la commune de Limete, au sud-est de Kinshasa. Des milliers de foyers se sont retrouvés sans abris après que leurs habitations respectives ont été englouties par la crue du fleuve.
POLITICO.CD, accompagné de Médecins sans frontières (MSF) qui apporte sur place son appui médico-humanitaire gratuit aux victimes, a effectué ce mardi 30 janvier une ronde autour du site. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est saturé, la situation humanitaire devenant critique, l'aide du gouvernement et celle de cette ONG étant insuffisante.
4 tentes pour 2.500 personnes
Ces sinistrés occupaient ce site offert par les Catholiques depuis décembre avant que MSF n'intervienne début janvier de cette année. Ils vivent dans une promiscuité humainement invivable, confinés dans 4 tentes mesurant près 15 mètres de longueur et de largeur chacune. Dans ce site squattent 2.500 personnes, soit 400 ménages â€" hommes, femmes, vieillards et enfants -, selon MSF.
" Des eaux sont montées jusqu'à la hauteur de la porte de notre maison. Beaucoup de gens sont morts. Je rends grâce à Dieu car ma petite-fille de neuf ans a passé une heure du temps sous l'eau. Heureusement les gens sont intervenus pour la sécuriser et elle se porte bien maintenant ", s'est confiée à POLITICO.CD une femme, la soixantaine, victime de ce sinistre, qui n'a que pour habits une blouse et un tissu en pagne car ayant tout perdu dans les inondations du Fleuve, la nuit du 25 décembre dernier.
L'intervention de MSF
Pour ces 2.500 personnes, il n'y a que 4 latrines, une citerne d'eau offertes par MSF. Certains dormaient à même le sol avant l'arrivée des matelas samedi dernier. Selon le chef de mission de MSF en RDC, le docteur Dago Inagbe, les efforts déjà fournis par le gouvernement et son équipe se révèlent encore insuffisants compte tenu des exigences plus pressantes causées par la saturation de la population.
" Depuis le début de ce mois, nous avons mis en place l'accès aux soins de santé primaire à travers un poste de santé où il y a des médecins du ministère des actions humanitaires qui font des consultations. Nous offrons aussi un support en santé mentale ", le chef de mission de MSF en RDC, Dago Inagbe, qui ajoute que son équipe a mis l'accès à l'eau potable, aménagé les toilettes et installé l'éclairage public.
Bien que le gouvernement ait apporté le week-end dernier des vivres et d'autres articles de ménage tels que les matelas, le médecin directeur insiste sur la nécessité d'un besoin en appui alimentaire, la surveillance épidémiologique ainsi que la vérification de l'état nutritionnel des enfants.
" Puisque le site est saturé, nous sommes, depuis une semaine, en train de dialoguer avec les autorités pour qu'un ou deux sites puissent être identifiés afin d'étendre l'intervention à la hauteur de nos moyens ", préconise le représentant de MSF en RDC.
Selon les autorités, cette crise devrait durer trois mois pour qu'un possible retour de ces sinistrés dans leurs foyers puisse être envisageable. Et MSF fonctionne selon ce délai. Entre-temps, les eaux du Fleuve n'ont toujours pas décru, ce qui laisse le problème toujours entier.
Odon Bakumba
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