Les résultats provisoires des élections générales du 20 décembre dernier RDC n'ont pas fait l'unanimité en raison de quelques cas d'irrégularités qui ont entaché cet exercice démocratique.

Face aux dénonciations de fraude électorale, la CENI a annoncé l'annulation des résultats des législatives nationales et provinciales pour certains candidats et dans certaines circonscriptions. Cependant, cette décision ne semble pas satisfaire Moïse Katumbi, candidat de l'opposition à la présidentielle sous la bannière d'Ensemble pour la République.

Dans une déclaration politique publiée dimanche 07 janvier, l'opposant insiste sur la nécessité de mettre rapidement sur pied une commission d'enquête indépendante et mixte.

Cette commission, explique-t-il, aura pour mission de faire toute la lumière sur les irrégularités qui ont émaillé le scrutin du 20 décembre, conformément aux recommandations formulées par la mission d'observation électorale de la Conférence des Églises de Congo (Cenco) et de l'Église du Christ au Congo (ECC) lors de la présentation de leur rapport préliminaire.

" La CENI,au lieu de se conformer à cette recommandation,se précipite,en dehors de la commission indépendante et mixte,par son communiqué du 05 janvier 2024,à annuler les élections dans certaines circonscriptions,les suffrages obtenus par certains candidats et affirme qu'elle continuera à enregistrer les dénonciations notamment sur la détention illégale des dispositifs électroniques de vote ", note Moïse Katumbi.

Dans ses observations et recommandations faites à l'occasion, Katumbi estime que la CENI ne peut se substituer à une telle commission, car elle est elle-même au cœur des accusations de fraude et de manipulation du processus électoral.

À l'en croire, la décision de la centrale électorale d'annuler les résultats provisoires de certains candidats aux législatives pour " tricherie ou détention illégale des machines à voter ", constitue une fuite en avant de la part de l'organisateur des élections qui ne remplacera pas la création de la commission indépendante et mixte recommandée par la MOE CENCO-ECC.

Le candidat de l'opposition souligne également que les irrégularités dénoncées, comme la détention illégale de matériel de vote par des candidats de la majorité présidentielle,remettent en cause l'ensemble du scrutin,y compris l'élection présidentielle. Il demande dans la même veine, la suspension du processus dans l'attente des conclusions de la commission d'enquête tant réclamée.

" Ces cas qui sont très nombreux ne peuvent qu'affecter inéluctablement aussi les élections présidentielles,qui doivent donc aussi être annulées si l'on sait qu'il n'y avait qu'un seul bulletin pour tous les quatre scrutins (présidentiel,législatif,provincial et municipal) et si l'on considère que la CENI a même déclaré dans son communiqué qu'elle continue à enregistrer les dénonciations[…] Ce processus électoral doit évidemment être suspendu dans son entièreté en attendant la création de la commission et la fin des investigations qu'elle mènera ", déplore le président du parti Ensemble pour la République.

L'ancien gouverneur de l'ex Katanga a profité de cette occasion de demander au président de la centrale électorale de démissionner de son poste.

" En attendant et après cet aveu de Monsieur Kadima qui a surpris même la bonne foi de ceux qui ont semblé ignorer les graves irrégularités jamais enregistrées dans l'organisation des élections partout au monde, nous lui demandons tout simplement de se mettre sans délai à l'écart par une démission qui s'impose pour avoir nui plus que quiconque à un processus électoral qui n'aura été qu'un simulacre d'élections ", martèle Moïse Katumbi.

Au regard de ces irrégularités, Katumbi Chapwe invite le peuple congolais à s'opposer à tout pouvoir qui s'exercerait en violation flagrante de la Constitution.

" Le cas mérite les sanctions les plus sévères pour ne pas laisser un mauvais exemple à l'humanité.Toutes les infractions qui ont été commises ont très profondément atteint les fondements de notre Démocratie.
Au regard du fait qu'aucune légitimité ne peut découler de la fraude, le peuple est appelé à s'opposer à tout pouvoir qui s'exercent en violation flagrante de la Constitution ",a-t-il appelé.

Ministres, gouverneurs et mandataires invalidés pour fraudes

La CENI a récemment annulé les résultats provisoires de 82 candidats, parmi lesquels figurent plusieurs personnalités politiques influentes du pouvoir, en raison d'irrégularités ayant entaché les élections générales du 20 décembre en République démocratique du Congo.

Dans la circonscription de Masi-Manimba notamment, les suffrages de Didier Mazenga, ministre du Tourisme,Antoinette Kipulu, ministre de la Formation professionnelle,et Nana Manuanina, ministre auprès du Président de la République ont été invalidés.

La centrale électorale a également radié Evariste Boshab, ancien ministre de l'Intérieur, Willy Bakonga, ex-ministre de l'Enseignement primaire ainsi que Gentiny Ngobila, gouverneur de la ville-province de Kinshasa.

Ces candidats sont accusés de diverses irrégularités telles que " fraude, vandalisme du matériel électoral, incitation à la violence ou détention illégale de dispositifs de vote électronique ".

Ézéchiel T. Mampuya

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