La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a annoncé vendredi, l'annulation des élections législatives dans deux territoires ainsi que l'invalidation de 82 candidats impliqués dans des actes de fraude lors du scrutin du 20 décembre.
Si ces décisions sont saluées par la majorité présidentielle, l'opposition reste sceptique quant à l'impartialité du processus. Moïse Katumbi, dauphin de Félix Tshisekedi à la présidentielle, a une nouvelle fois réclamé dimanche l'annulation de l'ensemble du scrutin.
Dans une déclaration politique publiée, dimanche 07 janvier 2024, le leader d'Ensemble pour la République a estimé que les irrégularités étaient d'une telle ampleur qu'elles remettaient en cause la crédibilité du résultat final. Il a réitéré sa demande de démission de Denis Kadima, président de la CENI, l'accusant d'avoir " nui à la démocratie " par son inaction face aux fraudes massives.
" En attendant et après cet aveu de Monsieur Kadima qui a surpris même la bonne foi de ceux qui ont semblé ignorer les graves irrégularités jamais enregistrées dans l'organisation des élections partout au monde, nous lui demandons tout simplement de se mettre sans délai à l'écart par une démission qui s'impose pour avoir nui plus que quiconque à un processus électoral qui n'aura été qu'un simulacre d'élections ", exige Moïse Katumbi.
Pour l'ancien gouverneur de la province de l'ex Katanga, seules des enquêtes indépendantes et une mise à l'écart de l'équipe actuelle de la CENI peuvent rétablir la transparence. Il a appelé la communauté internationale à ne pas valider des résultats issus d'un " simulacre d'élections ".
" Quelle vérité électorale peut-on ainsi espérer d'un processus si chaotique contre lequel la CENI elle-même semble prendre certaines mesures fort négligeables évidemment, alors que le mal est plus important. Chers compatriotes, Il n'y a pas d'autres solutions que d'annuler ce simulacre d'élections. J'appelle la Communauté Internationale à ne pas reconnaître un résultat issu de la fraude et de la tricherie.L'intérêt de la République en dépend ", a lancé Moïse Katumbi.
82 candidats invalidés dans le collimateur de la justice
La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a révélé cette semaine l'implication de 82 candidats aux dernières élections législatives nationales et provinciales dans des actes de fraude et de corruption. Parmi eux, de nombreuses figures politiques comme des ministres, députés ou gouverneurs.
Ces annonces ont poussé le procureur général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde, à passer à l'action. Selon des sources judiciaires, il est déterminé à traduire rapidement en justice ces personnalités politiques mises en cause.
La fraude électorale, la corruption, le vandalisme de matériel de vote ou encore l'incitation à la violence sont passibles de sanctions pénales selon le code électoral congolais. Le parquet compte donc ouvrir sans tarder une information judiciaire pour chaque cas révélé par la CENI.
L'objectif est de faire appliquer rigoureusement la loi afin de décourager toute tentative future de contournement du scrutin. Des mandats d'arrêt pourraient être émis dans les prochaines heures à l'encontre des principaux responsables impliqués.
Cette réaction de la justice risque de susciter des tensions politiques. Elle traduit néanmoins, la volonté affichée des autorités de sanctionner avec la plus grande fermeté ces actes ayant émaillé la régularité du scrutin.
Ézéchiel T. Mampuya
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