Quelques heures seulement après l'annonce d'invalidation par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), de 82 candidats aux élections législatives accusés notamment de " corruption, vandalisme de matériel électoral, incitation à la violence et détention illégale " des dispositifs électroniques de vote (DEV), les premières réactions ont fusé dans tous les sens.

La première personne à répondre directement à la centrale électorale, a été Colette Tshomba, dans les premières heures de ce samedi 06 janvier. Sur ses réseaux sociaux , la rapporteure sortante de l'Assemblée nationale a affirmé être " triste pour ce que CENI venait de l'infliger ".

" Tout ceci est le résultat d'une grossière manipulation, mais je garde ma dignité. Je fais la politique pure et dure. Et je n'ai pas besoin de me rabaisser pour obtenir des voix ; j'ai une expérience électorale, la connaissance du terrain depuis des années et mes électeurs me sont fidèles et reconnaissants […] Ça ressemble à une chasse à l'homme ", a-t-elle écrit.

Les griefs de la CENI ne sont également pas passés inaperçus chez Tryphon Kin-Kiey, actuellement président du conseil d'administration de la Régie des voies aériennes (RVA). Ce mandataire public a indiqué être totalement surpris de son invalidation car, " jamais il s'est rendu coupable de quoi que ce soit " et " ne s'est jamais trouvé avec une machine à voter ", ni l'un des miens.

" La CENI doit apporter le moindre début de preuve. Lundi matin, à la première heure, j'attaque devant les tribunaux du pays cette décision en demandant à la CENI de m'apporter le premier élément de preuve sur qui m'aurait donné une machine à voter, quand je l'aurais utilisée, où on l'aurait trouvée ", a déclaré cet ancien membre du gouvernement.

Candidat à la circonscription électorale de Basankusu, dans la province de l'Équateur, Sam Bokolombe, a rejeté en bloc toutes les accusations de fraude portées contre lui, tout en affirmant qu'il " n'a jamais posé " le moindre acte de vandalisme et d'incitation à la violence contre un seul agent de cet organe d'appui à la démocratie.

" La CENI ne saurait apporter aucun fait qui prouve ces griefs. Le 20 décembre 2023, après mon vote, par ailleurs, sans le moindre incident, je suis rentré me cloîtrer à ma résidence jusqu'à mon retour à Kinshasa. Surpris à l'instar de mes électeurs de voir mon nom figurer sur cette liste de délinquants électoraux […] J'ai toujours été pour le principe de sanction par la CENI des kulunas électoraux. Mais, je n'en suis pas un. D'où vient que mon nom figure sur cette liste d'individus hors-la-loi que j'ai vu évoluer à Basankusu comme si l'État n'existait pas ? ", s'est indigné cet homme politique congolais membre d'APA/MLC.

Cependant, dans une communication faite ce même samedi, Billy Kambale, secrétaire général de l'Union pour la nation congolaise (UNC), a annoncé que le leader du parti, Vital Kambale, se " désolidarise " de tous les candidats qui se sont illustrés dans la fraude et demande à la CENI d'aller plus loin dans la démarche pour décourager ces anti valeurs.

Monge Junior Diama

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