Dans un communiqué publié ce jeudi 4 janvier 2024, la CENCO par l'entremise de son président Marcel Utembi, et l'église du Christ au Congo (ECC) par la personne de son représentant, le révérend pasteur André Bokundoa, ont invité le procureur près de la Cour constitutionnelle de se saisir de " toute dénonciation en rapport avec les irrégularités afin d'amener la haute juridiction de la sincérité électorale à dire le droit et redorer la fierté de notre République ".

Ce document de ces deux confessions religieuses se base sur des irrégularités constatées par la mission d'observation électorale commune qui dénonçait, il y a quelques jours dans un rapport préliminaire quelques violations du cadre légal de l'administration électorale.

" Nous déplorons le fait que ce processus électoral a connu plusieurs cas de violation du cadre légal de l'administration électorale et, partant, a occasionné plusieurs irrégularités documentées dans les annexes de la déclaration préliminaire sus-évoquée ", peut-on lire sur le communiqué.

Bien qu'exploitant le rapport préliminaire de leur mission conjointe, la CENCO et l'ECC ne font aucunement allusion aux résultats des élections publiés par la commission électorale nationale indépendante (CENI), alors que dans ce même rapport, la MOE indiquait qu'un candidat s'était largement détaché des autres avec plus de 50% des suffrages.

Cette déclaration avait conforté, d'une certaine manière, les quartiers généraux des différents partis politiques. Chacun s'attachant à cette déclaration pour désigner que cette affirmation de la mission de la CENCO et l'ECC se rapporte à leur candidat.

CENCO et ses missions d'observation, des déclarations mi-figue mi-raisin

Les déclarations en demi-teinte de la CENCO et de ses missions d'observations avalisant et remettant en cause les résultats dans un imbroglio dans lequel chaque camp politique s'engouffre n'est pas une nouveauté.

On se rappellera l'affirmation de l'archevêque de Kinshasa de l'époque, Laurent Mosengwo, à propos des élections de 2011, " les résultats ne sont pas conformes à la justice et à la vérité ".

Avant de corroborer le point de vue de la mission d'observation du Centre Carter, que les irrégularités constatées ne changent pas l'ordre d'arrivée des protagonistes. Un en même temps qui rappelle la politique décisionnelle du Président Français Emmanuel Macron.

Ces déclarations mi-figue mi-raisin de la CENCO et de son allié l'ECC depuis quelques années sont consubstantielles aux échéances électorales. En 2018, la CENCO déclarait que malgré que les élections ont conduit à une alternance politique, les résultats publiés par la CENI ne correspondent pas aux données récoltées par sa mission d'observation sans pour autant indiquer ses chiffres.

" Nous prenons acte de la publication des résultats provisoires de l'élection présidentielle qui, pour la première fois dans l'histoire récente de notre pays, ouvre la voie à l'alternance au sommet de l'État. Cependant, de l'analyse des éléments observés par cette mission, nous constatons que les résultats de l'élection présidentielle tels que publiés par la CENI ne correspondent pas aux données collectées par notre mission d'observation à partir des bureaux de vote et de dépouillement ", avait déclaré la CENCO.

Ainsi, depuis le début de l'ère démocratique en RDC et particulièrement les élections de 2018, la CENCO et maintenant l'ECC ont l'habitude de souffler le chaud et le froid. C'est-à-dire qu'ils ne vont pas au bout de leur logique. Espérons que cette tendance va prendre fin, car la CENCO et l'ECC avaient promis de publier les résultats de son comptage parallèle. Ne dit-on pas que la promesse est une dette.

David Mukendi

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