Avec plus de 16 millions d'habitants, la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo connaît des nombreuses difficultés souvent décriées par ses résidents depuis des décennies notamment les embouteillages monstres ou même les délestages intempestifs. Tel un secret de polichinelle, malgré sa superficie de 9,965 km², la mégapole congolaise et carrefour culturel se caractérise également par la surpopulation dans quelques communes.
D'après certains observateurs, ces problèmes sont dus à la concentration de la population dans une partie de la ville, laissant la majorité d'espace de Kinshasa inoccupée.
Parmi les solutions préconisées, le Président de la République Félix Tshisekedi a envisagé la construction d'une nouvelle ville dans les communes telles que Maluku et Nsele. Le nom de cette nouvelle mégapole n'a pas été officiellement dévoilé car il devrait être adopté par le Conseil des ministres.
Estimé à près de 4 milliards de dollars américains, le projet de l'extension de Kinshasa a pour objectif de répondre à plusieurs besoins de la population particulièrement l'emploi. D'après une source de la coordination, plus de 150.000 emplois seront créés pendant et après la réalisation de cette ville.
Le financement vient des partenaires, promoteurs et le gouvernement va jouer le rôle de régulateur. Pour éviter les cas de détournement, le financement sera directement géré par les promoteurs et versé dans les comptes des bénéficiaires.
Pour parvenir à la concrétisation de ce projet, le Président de la République a mis en place une structure composée d'un comité stratégique de supervision du projet d'extension de la ville de Kinshasa (CSSPVK), le comité de pilotage et la coordination permanente composée de 4 personnes dont le coordonnateur principal, Thierry Katembwe Mbala ainsi que ces trois adjoints à savoir Didier Kyoni, Guelord Nyembo et Ernest Munzadi.
Selon la même source, les premiers actes du démarrage seront posés d'ici la fin du mois de janvier 2024.
Les points de démarquage avec l'actuelle Kinshasa
La capitale de la RDC rencontre de nombreux problèmes souvent décriés notamment des inondations; des voiries mal tracées et des parcelles morcelées en désordre. La nouvelle ville en vue constitue une réponse à tous ces maux. Elle prévoit des routes viabilisées, des conduites d'eau préalablement préparées ainsi qu'une stabilité dans la desserte de l'électricité.
Les logements seront construits selon les normes internationales, les agencement dans les quartiers seront respectés, des quartiers commerciaux et un mur vert consacré à l'agriculture.
De manière pratique, la nouvelle ville de Kinshasa va s'étendre sur 30.000 hectares qui vont prendre 4 ans pour sa première phase. Sur ces 30.000 hectares, 10.000 seront orientés vers un agropole et 20.000 à la construction de logements et bâtiments administratifs. Ainsi plusieurs ministères et institutions seront déplacés vers cette nouvelle ville.
Outre les logements, 1500 hectares de 10.000 seront réservés à l'industrie afin de permettre à cette nouvelle ville d'avoir une autonomie sur le plan économique.
Ce projet vient remplacer en quelque sorte le projet " Kintoko " lancé également par le Chef de l'État, mais qui n'a visiblement pas abouti pour des raisons non évoquées par le gouvernement.
Bernard MPOYI
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