L'identité de cet homme, âgé de 29 ans et accusé de 76 meurtres, de 120 tentatives de meurtre et d'incendie criminel, reste jusqu'à présent soigneusement préservée par les autorités. Ses déclarations ont été faites dans le cadre de l'enquête diligentée pour déterminer les causes probables de l'incendie, et en contrepartie de sa coopération. De plus, ses déclarations ne seront pas utilisées contre lui lors de procédures judiciaires, selon les autorités.
Désigné par les médias sous l'appellation anonyme de "M. X," l'accusé a avoué avoir déclenché l'incendie dans le but de dissimuler la mort d'un homme qu'il aurait préalablement étranglé et battu à mort. Selon ses propres dires, il aurait arrosé le corps de sa victime d'essence avant de le consumer à l'aide d'une allumette, suivant ainsi les directives d'un trafiquant de drogue résident au sein du même édifice.
L'incendie avait dévasté un immeuble de cinq étages, causant un nombre considérable de victimes, dont au moins 12 enfants, et blessant plus de 80 personnes. Ce tragique incident a porté un éclairage cru sur le problème persistant des "bâtiments détournés" à Johannesburg, des structures occupées par des squatters et laissées à l'abandon par les autorités. L'immeuble en question, propriété de la ville mais sous le contrôle de propriétaires illégaux, abritait des centaines de résidents démunis, parmi lesquels de nombreux immigrés clandestins présumés.
M. X a également révélé que cet édifice servait de base pour des activités criminelles, principalement orchestrées par des trafiquants de drogue. Les secours dépêchés sur les lieux ont insisté sur les conditions dangereuses dans lesquelles s'est propagé l'incendie, soulignant que la plupart des voies de secours étaient verrouillées ou bloquées, exacerbant ainsi la tragédie.
Des témoins ont partagé des récits poignants de leurs tentatives désespérées pour échapper aux flammes, notamment en sautant depuis des fenêtres situées à plusieurs étages. Les occupants de l'immeuble, en grande majorité des immigrés, ont dû faire face à une multitude de problèmes, allant de fractures aux blessures dorsales.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a lancé cette enquête dès le mois d'octobre, en commençant par recueillir le témoignage du personnel des services d'urgence qui avait été mobilisé lors de l'incendie survenu tôt le matin du 31 août 2023. Le chef intérimaire des services d'urgence de Johannesburg a qualifié cet édifice de "bombe à retardement," mettant en avant la surpopulation, les structures précaires en bois et l'absence d'équipement de lutte contre l'incendie comme facteurs ayant contribué à cette tragédie incommensurable.
Ange Carolle Kouassi
Source : https://fr.igihe.com/Un-homme-avoue-avoir-mis-le-feu-a-un-immeuble-en-Afrique-du-Sud-tuant-76.html
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