Une flambée de violence s'abat, depuis le début de ce mois de février, dans le Nord-Kivu, plus précisément aux environs de la ville de Goma, chef-lieu de la province. Les auteurs en sont nul autres que les terroristes du Mouvement du 23 mars (M23) soutenus par le Rwanda. Cette escalade a provoqué le déplacement de milliers d'habitants vers Goma, plongeant cette zone de la République démocratique du Congo (RDC) dans une crise humanitaire.
Se disant " profondément préoccupée par les conséquences désastreuses pour les civils ", l'ONU a dénoncé l'utilisation croissante de l'artillerie lourde et des bombardements lors d'affrontements autour de Goma, en considérant que cela constitue de " graves menaces pour les populations civiles et déplacées, menaçant de faire davantage de victimes et de détruire les bâtiments utilisés comme abris communaux ".
Samedi dernier, le Département d'État américain a critiqué dans un communiqué l'aggravation de cette violence, décrivant le M23 comme un groupe armé soutenu par le Rwanda. Par le même communiqué, Washington enjoignait au Rwanda le retrait immédiat de tout son personnel des Forces de défense rwandaises du (Congo) et celui de ses systèmes de missiles sol-air. Des mises en garde que le gouvernement rwandais a rejetées en bloc.
Pour Kigali, la déclaration américaine représente " un changement brusque de politique, ou simplement un manque de coordination interne, qui amène le Rwanda à remettre en question la capacité des États-Unis à servir de médiateur crédible " dans les Grands Lacs, souligne un communiqué du lundi du ministère des Affaires étrangères rwandais, consulté par Associated Press (AP).
À part les États-Unis, la France a également haussé le ton pour ouvertement dénoncer l'implication du Rwanda dans ce conflit armé. Paris a condamné la poursuite des offensives du M23 avec le soutien du Rwanda, ainsi que la présence des forces rwandaises sur le territoire congolais.
" Le M23 doit cesser le combat immédiatement, et se retirer de toutes les zones qu'il occupe, conformément aux décisions prises dans le cadre du processus de Luanda. Nous appelons le Rwanda à cesser tout soutien au M23 et à se retirer du territoire congolais ", renseigne le communiqué du ministère français des Affaires étrangères d'hier mardi 20 février.
Les combats près de Goma â" la plus grande ville de la région â" se sont intensifiés ces derniers jours alors que les terroristes menaçaient de s'emparer de la ville. Cherchant à échapper à ces violences, les habitants de Sake migrent vers Goma pour trouver refuge. Selon les estimations du Bureau de coordination humanitaire des Nations unies (OCHA), leur nombre serait à plus 135.000.
Odon Bakumba
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