Bernard Maingain, membre du collectif d'avocats engagé dans la région, souligne l'absence troublante de réaction de l'armée congolaise face à ces attaques contre des innocents civils. En Ituri, par exemple, 29 personnes, y compris des enfants, ont été récemment enterrées vivantes, une tragédie qui s'inscrit dans une série de massacres et d'attaques qui rappellent douloureusement les événements de 1994 au Rwanda.

La milice CODECO (jeunesse de la communauté des Lendus), en particulier, est régulièrement accusée de mener ces attaques avec, selon certains témoins, la complicité de l'armée congolaise. Les messages de haine et les attaques ciblées contre les Tutsis se multiplient, avec des indications peintes sur les murs des maisons et des slogans appelant à leur extermination. Cette situation alarmante est aggravée par une apparente impunité et parfois même par une instrumentalisation par les autorités de Kinshasa.

Le 22 février 2022, un massacre a coûté la vie à 62 membres de l'ethnie hema dans la province de l'Ituri, soulignant la gravité et la persistance de ces violences. Malgré les alertes, les milices, en particulier le mouvement Codeco, poursuivent leurs exactions sans rencontrer de réelle opposition.

L'inaction et la minimisation de ces événements par la communauté internationale et les acteurs locaux rappellent tragiquement la négligence qui a précédé le génocide contre les Tutsi au Rwanda. Les appels à l'aide et les avertissements restent souvent sans réponse, laissant les populations civiles dans une situation de danger extrême.

La situation requiert une attention urgente et une action résolue de la part de la communauté internationale, des autorités congolaises et des organisations de défense des droits de l'homme, selon le collectif, afin de prévenir une escalade qui pourrait mener à un génocide. La responsabilité de protéger les populations civiles et de mettre fin à l'impunité incombe à tous les acteurs concernés, pour que les tragédies du passé ne se répètent pas dans l'est de la RDC.

La fosse commune commune à l'intérieur de laquelle on avait enterré 29 personnes y compris des enfants
Me Bernard Maingain, avocat Belge qui alerte la communauté internationale au nom du collectif d'avocats qui défend les victimes des crimes à caractère génocidaire

Bazikarev



Source : https://fr.igihe.com/Alerte-sur-les-violences-ethniques-en-RDC-risque-d-un-genocide-des-Tutsi.html