Selon le rapport, la CNIDH a effectué 51 visites dans les principales prisons et centres de rééducation pour mineurs du pays, en collaboration avec le ministère public et les directeurs des établissements pénitentiaires. Ces inspections ont révélé des conditions de vie déplorables et un surpeuplement critique, avec des taux d'occupation atteignant 316% de la capacité prévue, sans compter les femmes détenues avec leurs enfants. Les prisons de Mpimba, Gitega, Muramvya, et Ngozi sont les plus touchées par cette crise.

Le rapport pointe du doigt plusieurs causes à cette situation alarmante, notamment l'augmentation des conflits, les délits mineurs, les retards judiciaires, et le non-respect par les établissements pénitentiaires des décisions de justice ordonnant la libération des détenus. Cette dernière problématique est particulièrement prégnante pour les individus accusés de menacer la sécurité nationale, de collaborer avec des groupes armés ou de posséder illégalement des armes.

Dr Nimuraba a souligné l'urgence de la situation, surtout pour les personnes acquittées par la justice mais qui restent emprisonnées contre toute logique juridique. Au 31 décembre 2023, le Burundi comptait 13.565 détenus répartis dans 11 prisons, dont 6.794 condamnés et 6.771 en attente de jugement.

Face à cette crise, la CNIDH appelle à des réformes immédiates pour assurer le respect des droits fondamentaux des détenus et l'application effective des décisions de justice. Le rapport met en exergue la nécessité de décongestionner les prisons, d'améliorer les conditions de détention, et de garantir un accès équitable à la justice pour tous les citoyens du Burundi. Cet appel à l'action résonne comme un rappel impérieux de l'importance des droits de l'homme et de la dignité humaine, même derrière les barreaux.

Dr Nimuraba a informé les députés que les prisons ne respectent pas les décisions de justice.

Bazikarev



Source : https://fr.igihe.com/Burundi-Une-situation-preoccupante-pour-les-droits-de-l-homme-derriere-les.html