Dans une lettre adressée aux dirigeants africains réunis lors du sommet de l'Union Africaine à Addis-Abeba, l'opposant congolais, Martin Fayulu s'est alarmé de la persistance de la crise de légitimité en République Démocratique du Congo suite au processus électoral contesté de 2023.

Par le biais de sa correspondance dont une copie est parvenue à POLITICO.CD dimanche 18 février 2024, Martin Fayulu estime qu'il n'y a pas eu d'élections en décembre dernier mais un " simulacre " organisé par la Commission électorale (CENI) qui a " falsifié " les résultats en faveur du candidat du pouvoir. Fayulu rejette catégoriquement ces résultats qu'il qualifie de " frauduleux ".

" Aujourd'hui, force est de constater que toutes les preuves de tricherie et de fraude électorale planifiées et exécutées par la CENI ont été remontées à la surface comme l'attestent les différents rapports des missions d'observation électorale, notamment la MOE CENCO-ECC. C'est pourquoi, nous affirmons haut et fort qu'il n'y a pas eu d'élections en décembre 2023 en RDC, mais il y a eu plutôt un simulacre d'élections avec une fabrication de chiffres par la CENI au profit d'un candidat président de la République, des candidats députés ainsi que des candidats conseillers municipaux qu'elle a nommés ", a indiqué Martin Fayulu dans sa correspondance.

Pour l'opposant, l'absence des institutions légitimes issues d'un scrutin démocratique alimente la crise en RD Congo. Il accuse à cette occasion, le pouvoir en place d'utiliser le tribalisme comme instrument de la destruction de la cohésion nationale.

" Puisque nous rejetons catégoriquement les résultats de ce simulacre d'élections à tous les niveaux, la crise de légitimité persiste en RDC. Celle-ci est aujourd'hui exacerbée par le tribalisme que le pouvoir en place utilise comme instrument politique de destruction de la cohésion nationale qui cimentait notre vouloir-vivre ensemble ", a écrit Martin Fayulu.

Face à cette situation, le président du parti politique Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECiDé), lance un appel aux dirigeants africains réunis en marge de la 37ème sommet de l'UA de s'emparer du dossier congolais. Il leur demande d'agir afin de permettre aux Congolais d'élire démocratiquement leurs dirigeants et d'avoir des institutions crédibles.

" Nous en appelons donc au sens de responsabilité de l'UA de manière à ce qu'elle se saisisse diligemment de ce dossier pour que la RDC soit dotée d'institutions légitimes dont les
animateurs sont choisis démocratiquement par le peuple congolais. L'illégitimité des
institutions et de leurs animateurs contribue à l'absence d'institutions crédibles et d'une
armée capable de défendre l'intégrité territoriale de la RDC et de protéger sa population ", a invité Martin Fayulu.

Sa missive intervient alors que la RDC est également confrontée à une grave crise sécuritaire dans sa partie orientale, où des groupes armés continuent leurs exactions avec l'appui, selon Fayulu, du Rwanda et de l'Ouganda.

D'après les résultats définitifs de l'élection présidentielle du 20 décembre 2023 rendus par la Cour constitutionnelle depuis le 09 janvier de l'année, Félix Tshisekedi a été réélu à la tête de la RD Congo avec 73,47% des suffrages exprimés. Derrière lui, l'opposant Moïse Katumbi s'était positionné à la deuxième place avec 18,08% des voix. L'autre opposant Martin Fayulu s'est contenté 4,92% contre 5,33% initialement. Cependant, l'opposition continue jusqu'à présent de rejeter ces résultats.

Ézéchiel T. MAMPUYA

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Source : https://www.politico.cd/encontinu/2024/02/19/rdc-fayulu-accuse-le-regime-tshisekedi-dutiliser-le-tribalisme-comme-instrument-politique-de-destruction-de-la-cohesion-nationale.html/156137/